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Dieudonné condamné à 180 jours amende pour discrimination raciale

Dieudonné Genève procès discrimination raciale
L'humoriste Dieudonné a été reconnu coupable par le tribunal.Image: Keystone
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Dieudonné est condamné à 180 jours amende pour discrimination raciale

La sentence est tombée jeudi à Genève. L'humoriste français Dieudonné, absent à l'audience, a été condamné à 180 jours amende pour discrimination raciale
08.07.2021, 10:2908.07.2021, 21:45
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L'humoriste français Dieudonné M'bala M'bala a été condamné jeudi par le Tribunal de police de Genève à une peine pécuniaire de 180 jours amende, à 170 francs le jour, pour discrimination raciale. Le prévenu n'était pas présent à l'audience de jugement.

Injures sur scène

Dieudonné, âgé de 55 ans, était poursuivi pour avoir proféré des propos négationnistes lors de son spectacle «En vérité», qu'il avait présenté à Nyon (VD) et à Genève, en 2019. A la fin d'un sketch, un des personnages de l'humoriste avait crié que «les chambres à gaz n'ont jamais existé».

L'humoriste était aussi jugé pour avoir injurié sur scène la Cicad (Communauté intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation), lui disant d'aller se faire enculer, ainsi que d'avoir porté atteinte à l'honneur du secrétaire général de cette organisation, Johanne Gurfinkiel, le traitant notamment de raciste.

L'avis du tribunal:

Pour la présidente du Tribunal de police, Sabina Mascotto, la faute commise par Dieudonné est importante. L'humoriste a porté atteinte à la dignité humaine et a fait preuve de mépris à l'encontre des associations juives et de leurs membres.

Dans son jugement, le tribunal reconnaît qu'il peut exister des différences dans le traitement des tragédies humaines qui ont marqué l'histoire, certaines étant moins mises en avant que d'autres, mais que ce constat ne peut justifier le fait «de minimiser l'immense souffrance du peuple juif».

La présidente du tribunal a relevé que le prévenu «était seul responsable des propos qu'il tenait». Le passé de Dieudonné n'a pas plaidé en sa faveur. «Il a déjà proféré des injures raciales envers les juifs». Il a aussi fréquenté Robert Faurisson, qui était un «négationniste notoire» et Alain Soral, qui est «un antisémite notoire».

Pour le tribunal, la phrase niant l'existence des chambres à gaz, qui tombe à la fin d'un sketch sans rapport avec les juifs ou leur génocide, doit être comprise comme un propos négationniste. Il n'est pas soutenable de l'interpréter comme une dénonciation de l'instrumentalisation de la Shoah ou une critique de l'Etat d'Israël.

Et maintenant, un recours?

Pascal Junod, l'avocat de Dieudonné, n'a pas exclu un recours contre le jugement du Tribunal de police. Il a souligné qu'en France, le spectacle controversé n'a pas causé de problème alors que l'arsenal pénal visant les propos racistes y est beaucoup plus développé qu'en Suisse. (ats)

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