Le conseiller fédéral tessinois PLR Ignazio Cassis vient d'être élu président de la Confédération ce mercredi. Il succède à Guy Parmelin.
Bulletins délivrés? 237
Bulletins valables? 197
Nombre de voix? 156
Alain Berset devient, lui, vice-président (nombre de voix: 156 voix). L'élection était pour ainsi dire une formalité: le poste est certes attribué par l'Assemblée fédérale, c'est-à-dire par le Conseil national et le Conseil des Etats, mais elle respecte le principe dit de l'ancienneté.
Le principe est simple: le conseiller fédéral ou la conseillère fédérale qui n'a pas occupé le poste de président depuis le plus longtemps, ce qui est le cas d'Ignazio Cassis cette année, obtient le poste. Ce «principe» n'est pas du tout inscrit dans la loi. Il s'agit plutôt d'une tradition que suivent tous les partis au Parlement. Le Palais fédéral lui-même parle sur son site Internet d'une «règle non écrite». Cette année encore, l'élection du président de la Confédération n'a donc pas été un spectacle bourré de suspens.
La seule surprise concernait le nombre de voix qu'Ignazio Cassis pouvait obtenir. Rappelons qu'un très bon résultat, c'est à partir de 200 voix (au total, 246 parlementaires fédéraux peuvent déposer un bulletin de vote).
Mais les mauvais résultats ne sont pas rares. Pour les candidats du PS et de l'UDC, notamment en 2011, lorsque la socialiste genevoise Micheline Calmy-Rey n'avait obtenu que 106 voix.
D'un point de vue juridique, un président fédéral n'a guère de droits supplémentaires par rapport à ses collègues: il n'est pas, comme en France ou en Allemagne, le «chef de l'État» (cette fonction est quasiment assumée par l'ensemble du Conseil fédéral). En tant que président fédéral, il joue toutefois le rôle de primus inter pares: «premier parmi ses pairs». Concrètement, ça a une incidence lorsque le Conseil fédéral se retrouve à égalité lors d'un vote interne. Dans ce cas, c'est Cassis qui pourra trancher l'année prochaine.
Les nombreuses tâches de représentation comportent un autre avantage: le président de la Confédération peut faire les allocutions à la radio et à la télévision à l'occasion du Nouvel An et de la Fête nationale ou lors de la Journée des malades. De plus, il prend les devants sur certaines questions diplomatiques: il se rend plus souvent à l'étranger, par exemple en tant que représentant de la Suisse à l'Assemblée générale de l'ONU.
Enfin, il y a aussi un peu plus d'argent à la clé: en plus du revenu annuel de 454 581 francs, Cassis pourra faire péter le shopping l'année prochaine avec 1000 francs de plus par mois.
Avec l'élection de Cassis au Conseil fédéral, le canton a déjà pu fêter de nouveau un siège à l'exécutif. L'accès à la présidence est elle aussi quasi historique: pour trouver le dernier président de la Confédération tessinois - le politicien PDC Flavio Cotti - il faut remonter à un quart de siècle.
Le tout premier conseiller fédéral tessinois n'a d'ailleurs jamais été élu à la présidence: Stefano Franscini a apporté de nombreuses avancées à la Suisse - comme le recensement de la population. Mais l'Assemblée fédérale n'a pas voulu l'élire à la présidence de la Confédération en raison de son caractère introverti et d'une surdité croissante.
(pit + fv)