Un énième épisode s'apprête à commencer dans (l'interminable) dossier Pierre Maudet: son procès en appel pour acceptation d'un avantage pour son voyage aux Emirats.
Au commencement de l'affaire: un voyage à Abu Dhabi en novembre 2015, effectué par l'homme politique et sa famille, pour assister à un Grand Prix de Formule 1. Les Maudet étaient accompagnés de Patrick Baud-Lavigne, l'ancien chef de cabinet du Genevois, et Antoine Daher, un ami actif dans l’immobilier à Genève.
Pendant longtemps, Pierre Maudet a affirmé que la nature de ce voyage était strictement privée. En septembre 2018, il reconnaît finalement avoir menti.
C'est le début d'une longue série politico-judiciaire, riche en rebondissements.
Le 22 février dernier, Pierre Maudet avait été reconnu coupable d'acceptation d'un avantage et condamné à 300 jours-amendes avec sursis.
Pourquoi? Selon le Tribunal de police, il s'était accommodé du risque de se faire influencer dans l'exercice de ses fonctions.
Comment? En acceptant le séjour à Abu Dhabi, d'un coût estimé à 50 000 francs, payés par le prince héritier de l'émirat.
Pour répondre de ces accusations en appel, Pierre Maudet ne sera pas tout seul sur le banc des accusés. Il sera flanqué de:
Lors du premier jugement, Magid Khoury et Antoine Daher ont été reconnus coupables d'octroi d'un avantage en organisant le fameux séjour dans le Golfe. Ils espéraient ainsi s'assurer de la bienveillance du conseiller d'Etat. Ils avaient été condamnés à respectivement 240 et 180 jours-amendes avec sursis.
Quant à Patrick Baud-Lavigne, qui avait pris part au voyage, il a été reconnu coupable d'acceptation d'un avantage et de violation du secret de fonction, en fournissant des informations aux deux entrepreneurs. Il avait été condamné à 360 jours-amendes avec sursis.
Tous ont fait recours.
En février, Pierre Maudet avait été acquitté d'une autre charge: l'acceptation d'un avantage en lien avec un sondage électoral. Ce sondage avait justement été financé par ses deux amis, Khoury et Daher.
Le Ministère public a fait appel de cet acquittement et réclame des peines plus lourdes.
Le procès ouvert ce lundi devrait durer jusqu'à mercredi. Le verdict n'est pas attendu avant plusieurs semaines. (mbr)