Ceux qui sont restés au chaud chez eux ce week-end avaient de bonnes raisons de le faire. La tempête de bise qui s'est abattue sur les toits dans le pays a atteint des vitesses records, surtout en Suisse romande. A Saint-Prex (VD), un record a même été enregistré avec 101 km/h, comme l'a indiqué MétéoSuisse sur Twitter.
#Bise tempétueuse dans la région de l'Ouest lémanique : rafale maximale de 96 km/h mesurée à Genève (plus forte rafale de bise mesurée sur les 40 dernières années), 101 km/h à St-Prex. (Bilan provisoire). La bise restera tempétueuse jusqu'en milieu de nuit prochaine. pic.twitter.com/aTRSYJdvk9
— MétéoSuisse (@meteosuisse) February 26, 2023
Des rafales de 75 à 100 kilomètres par heure ont également été mesurées en de nombreux endroits dimanche sur le plateau, sur les sommets du Jura et dans les contreforts ouest des Alpes. Au nord des Alpes, le ciel bleu a fait place à un ciel largement nuageux, voire gris brumeux.
Lundi 27 février, la tempête de bise se poursuivra. Les météorologues ne s'attendent toutefois plus qu'à des vitesses allant jusqu'à 70 kilomètres par heure. Toujours d'après MeteoSuisse, le pic de la bise a été passé la nuit de dimanche à lundi.
Et la Suisse devrait rester un congélateur tout le reste de la semaine. Du moins en apparence. En effet, les températures ne sont pas aussi froides qu'elles ne le paraissent. Et ce, en raison de ce que l'on appelle l'effet de refroidissement éolien.
Le refroidissement éolien correspond à la sensation de refroidissement causée par l'effet combiné de la température et du vent. En clair, confronté à une température extérieure basse, le corps humain a pour réflexe de se réchauffer en isolant une mince couche d'air proche de la peau que l'on appelle alors «couche limite».
C'est la raison pour laquelle 5 degrés, avec des vents de 100 km/h, sont perçus comme -5 degrés. De la même manière que le 0 degré actuellement observé sur le Plateau nous apparaît comme -11 degrés et que pour -5 degrés effectifs, le ressenti peut descendre jusqu'à -18 degrés.
A noter que la tempête de bise actuelle n'est pas survenue par surprise. Quelques jours auparavant, la Confédération avait alerté sur des degrés de danger 2 à 3 sur 5 pour la région de Genève et le Plateau. Dimanche, les conducteurs de l'autoroute menant à l'aéroport de Genève-Contrin ont même été explicitement mis en garde contre les rafales de vent.
Les températures glaciales ressenties ces derniers jours sont d'autant moins étonnantes qu'elles concordent en fait avec une situation hivernale dite «normale». De fait, l'hiver 2021-2022 a été trop chaud. De 2,5 degrés en moyenne si l'on tient compte des dernières années, selon SRF Meteo.
Jusqu'à présent, le mois de février a par ailleurs été «en partie hors norme» en termes de températures, de précipitations et d'ensoleillement, comme l'écrivent les prévisionnistes de MétéoSuisse.
Au début de cette semaine, le soleil (et avec lui au moins la chaleur perçue) se fera également très discret, toujours selon les informations de SRF Meteo. Le temps restera par conséquent très nuageux ou gris avec un brouillard assez élevé. Le soir quelques flocons de neige pourraient même tomber ici et là. Mais à partir du mercredi 1er mars – début météorologique du printemps – les températures devraient remonter à un niveau plus positif, bien que la bise demeurera présente.
Malgré les températures glaciales, les fortes chutes de neige continuent d'éviter la Suisse.