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Nyon: résumé de l'affaire du "système Rosselat" et Elise Buckle

Daniel Rossellat, syndic de Nyon et président du Paléo.
Daniel Rossellat, syndic de Nyon et président du Paléo.keystone

C'est quoi ce bazar à Nyon? Le point sur la situation en 4 questions

La municipalité de Nyon est en pleine crise. Entre conflits internes, fuite de documents confidentiels, existence d'un supposé «système Rosselat»... Comme un petit air du «Parrain» dans la commune de la Côte. Voici un résumé de l'affaire en 4 questions.
21.12.2021, 11:4921.12.2021, 13:43
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Les tensions qui gangrènent la commune de Nyon ne sont pas récentes. Mais c'est un article publié dimanche dans Le Temps qui a jeté une lumière crue sur la tourmente que traverse la quatrième ville du canton de Vaud.

Il se passe quoi?

Dans l'administration de la commune, depuis quelques mois, rien ne va plus. Rapports, enquêtes, audits, heures de médiation, départs, licenciements et congés maladie en masse... Un climat délétère au point qu'une enquête administrative a été ouverte cet été. Il s'agissait de faire la lumière sur divers problèmes:

  • Tout d'abord, un conflit entre deux collaborateurs qui a tourné à la véritable «guerre de clans».
  • Ensuite, les témoignages de membres du personnel, qui accusent le secrétaire municipal de «sexisme», de «mobbing» et de «manque de respect».
  • Mais aussi les frais importants qu'impliquent ces dysfonctionnements pour la collectivité nyonnaise, en heures de médiation, avocats, primes de départ, congés maladie, etc.

Pourquoi ça sort maintenant?

Vendredi 17 décembre, l'affaire, jusque-là plutôt confidentielle, prend une dimension publique: la municipalité de Nyon annonce qu'elle dépose une plainte pénale pour violation du secret de fonction contre l'une de ses membres, la municipale verte Elise Buckle. L'exécutif réclame sa suspension auprès du Conseil d’Etat.

Elise Buckle.
Elise Buckle.sp

Il la soupçonne d'être responsable de fuites sur l'enquête et d'avoir divulgué des informations confidentielles.

Pourquoi parle-t-on d'un «système Rossellat»?

Le Temps a accès à des éléments du dossier d'enquête. Dans un article publié dimanche, il évoque l'existence du «système Rossellat», du nom du syndic et président du Paléo Festival, Daniel Rossellat, qui aurait mis en place une véritable «omerta» au sein de la commune.

Citée par Le Temps, Letizia Pizzolato, syndicaliste du SSP, évoque un système «mis en place par le syndic depuis des années est celui d’une gestion de l’administration par la bande, souterraine et opportuniste».

L'ancienne conseillère municipale nyonnaise Elisabeth Ruey-Ray renchérit: «Daniel Rossellat est devenu intouchable. Personne n’ose critiquer, en partie par manque de courage. Mais j’ai aussi l’impression qu’à Nyon, tout le monde se doit quelque chose. Le premier qui bouge a perdu».

«Daniel Rossellat a cru possible de conduire la ville comme il conduit Paléo. Les affinités et le copinage priment sur les compétences»
Elisabeth Ruey-Ray

C'est quoi la suite?

Tous contre Elise Buckle...

Lundi, lors d'une conférence de presse, la Municipalité de Nyon a tenu à afficher son unité. Ses membres se sont présentés tous ensemble, à l'exception de leur collègue Elise Buckle.

Les municipaux ont relevé que la cohabitation avait été difficile dès son entrée en fonction durant l'été. «Sans vouloir entrer dans les détails, elle a eu un comportement qui n'est pas admissible», a affirmé Stéphanie Schmutz.

La principale concernée a déjà réagi «à chaud» ce week-end, dans les colonnes du Temps et de La Côte et nié farouchement les accusations de fuite. Selon elle, elle n'a «rien à se reprocher». Pour l'instant, elle reste en poste et continue à participer aux séances de la Municipalité. La municipale a officiellement pris position mardi. 👇

«A ma grande stupéfaction, j'ai découvert vendredi que j'étais soupçonnée de délits pénaux. J'ai été atterrée de ces décisions à mon encontre. Je conteste fermement avoir violé mon devoir de secret de fonction.»

Dans un communiqué, elle nie donc «catégoriquement» les accusations d'orchestrations de fuites. Elle dénonce des «soupçons choquants et infondés». Elle réfute tout en bloc:

«La décision prise vendredi par la Municipalité, dans un contexte médiatique déjà tendu, est une décision choquante qui met de l'huile sur le feu sur un sujet très sensible. Dans ce contexte, il convient de rappeler le principe fondamental pour tous et toutes de la présomption d'innocence et le droit à la protection de ma personnalité.»

Elle revient également sur la chronologie des événements:

«Constatant que des situations de souffrance au travail n'avaient pas été traitées de manière adéquate avant mon entrée en fonction, j'ai soumis ces dysfonctionnements à l'exécutif. Nous avons finalement décidé qu'une enquête administrative indépendante et impartiale serait mise en œuvre.»

La balle est maintenant dans le camp du Ministère public. Si ce dernier considère que l’ouverture d’une enquête pénale à l’encontre de la municipale se justifie, alors la procédure de suspension pourra être ouverte.

De son côté, le Conseil d'Etat vaudois connaissait les difficultés à la Ville de Nyon puisque le préfet avait été sollicité pour ses bons offices, a dit lundi soir sur les ondes de la RTS la ministre en charge des communes Christelle Luisier. Le gouvernement se prononcera sur une suspension éventuelle uniquement si le Ministère public ouvre une enquête pénale, a-t-elle indiqué.

... et en soutien avec Daniel Rossellat

Quant à Daniel Rossellat, mis en cause par l'article du Temps, il a été fermement défendu par ses collègues.

«Il n'y a pas de système Rossellat, comme l'affirme l'article. Il ne peut pas faire tout ce qu'il veut»
Claude Uldry, doyen de l'exécutif

Daniel Rossellat s'est lui-même dit «choqué» par cet article. «Toutes ces allégations ne correspondent pas à la réalité», a-t-il affirmé.

Concernant les résultats de l'enquête administrative débutée en août, Pierre Wahlen a indiqué que des sanctions (mais pas de licenciements) étaient envisagées contre les deux personnes en conflit, notamment pour des propos «dénigrants et inappropriés».

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