700 millions de francs: la somme placée par Roman Abramovitch sur des comptes bancaires suisses, alors que la Russie lançait l'assaut contre l'Ukraine.
C'est ce que révèle une fuite de données provenant d’une société chypriote de conseil en patrimoine. Certains des documents ont pu être consultés par nos confrères du groupe Tamedia, en collaboration avec le Guardian et le média allemand Paper Trail Media. Une lettre datée du 24 février 2022 fait notamment mention de «listes de comptes UBS en Suisse» appartenant au milliardaire russe.
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L'un des comptes affiche un solde de «plus de 290 millions de dollars fin septembre 2021». Un autre, de «plus de 420 millions», le 21 janvier 2022.
Si la police fédérale, Fedpol, s'était opposée à l'emménagement d'Abramovitch sur sol suisse, réputé pour «des soupçons de blanchiment d’argent et des contacts présumés avec des organisations criminelles», UBS semble avoir été moins impressionnée.
Selon les journaux à l'origine de l'enquête, la banque a pris «des risques considérables pendant des années» en continuant d’héberger les fonds du milliardaire russe - ce, en dépit du contexte de tensions internationales et du risque de sanctions de plus en plus accru.
Le Guardian note encore que, peu de temps avant l'annonce des sanctions européennes, les conseillers financiers d'Abramovitch auraient procédé à quelques «réorganisations»: afin de protéger l'immense fortune de l'oligarque d'un potentiel gel de ses avoirs, sept de ses enfants auraient été désignés bénéficiaires de divers trusts.
Il n’est toutefois pas clair si les avoirs placés chez UBS sont concernés ou s’ils font partie des montants bloqués par la Suisse.
Pour rappel, Roman Abramovitch a été placé sur la liste des sanctions de l’UE le 15 mars 2022, suivi dès le lendemain par la Suisse. L’oligarque, qui a toujours nié sa proximité reprochée avec Vladimir Poutine, a contesté les sanctions dont il est l'objet devant les tribunaux. Il n’a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères. (mbr)