Les retards dans les livraisons de vaccins contre le Covid-19 ne remettent pas en cause la campagne de vaccination en Suisse, ont assuré, mardi, les experts de la Confédération. Cinq millions de doses sont attendues durant le deuxième trimestre.
Nora Kronig, vice-directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), a expliqué que la livraison réduite de vaccins de Moderna samedi sera rattrapée jeudi.
Avec l'augmentation des vaccins disponibles, l'OFSP estime que les réserves pour les deuxièmes doses peuvent être restreintes. La vitesse de vaccination sera très importante pour éviter de retomber dans des fermetures. L'objectif initial était d'administrer 100 000 doses par jour.
L'efficacité des vaccins s'étend jusqu'à six mois après l'injection. Les personnes déjà vaccinées peuvent être exemptées de quarantaine durant ces six mois deux semaines après avoir reçu la deuxième dose, a indiqué Christoph Berger, président de la commission fédérale pour les vaccinations.
Depuis la vaccination, le nombre d'hospitalisations des personnes les plus âgées est en recul. En revanche, il y a une nette hausse de patients en soins intensifs chez les 40-59 ans.
Souvent, ces personnes attendent avant de se faire hospitaliser, pensant que ce ne sera pas grave, et se retrouvent directement aux soins intensifs, explique Patrick Mathys, responsable de la section Gestion de crise et collaboration internationale à l'OFSP.
Reste à étudier l'effet des ouvertures décidées depuis lundi sur l'évolution de l'épidémie en Suisse. Pour Rudolf Hauri, le succès de cette décision dépendra en grande partie du comportement de chacun.
Le nombre d'infections et d'hospitalisations pourrait augmenter, et ce même si le rythme de vaccination s'accélère, estime Martin Ackermann le chef de la Task Force scientifique. Pour lui, ce scénario est très plausible en raison du variant britannique plus contagieux, mais qui pourrait aussi être plus dangereux.
Concernant l'autorisation du vaccin d'Astrazeneca, le chef de la section autorisation de Swissmedic Claus Bolte a expliqué attendre encore des documents. «Nous n'avons toujours pas reçu une importante étude d'Amérique du Nord et d'Amérique latine.»
Il s'agit d'un élément fondamental pour l'autorisation. «Dès qu'elle nous parviendra, nous l'examinerons aussi vite que possible», a-t-il poursuivi. On pourra aussi déterminer si le vaccin ne sera autorisé que pour certains groupes de population. «Notre mantra est 'sécurité d'abord'.» (ats)