Vous vous demandez où est passé l'été - le beau, le grand, le vrai, le torride? Ça tombe bien, nous aussi. Et on ne l'a toujours pas trouvé. Le ciel nous tombe sur la tête sans crier gare depuis le début des «beaux» jours, qui n'ont de «beau» bien souvent que le nom. Les orages, les intempéries et les vents grondent, pleurent, soufflent et détruisent, sans pitié.
Alors, aura-t-on un été en 2021? Nous avons tambouriné à la porte de quelqu'un qui s'y connaît bien mieux que nous dans les humeurs du ciel. Frédéric Glassey de MeteoNews nous aide à y voir plus clair.
Désolé pour votre moral, mais le météorologue nous calme d'entrée: l'été sera fini dans un mois. Frédéric Glassey s'explique: «En météo, il faut savoir que l'été commence le premier juin et pas le 21. On a donc déjà passé les deux tiers». Il ne reste dès lors que peu de temps à la belle saison pour arriver vraiment.
Le spécialiste rappelle que, dans le jargon, c'est surtout une histoire de températures. Si celles-ci sont en moyenne plutôt hautes sur toute la saison (des barèmes existent), on peut dire que l'été est vraiment là.
Sauf que les gens (vous, nous) ont ajouté d'autres critères pour juger si un été est suffisamment chouette: «C'est surtout la stabilité du beau temps qui fait foi pour le public».
Bref, si pour les spécialistes l'été est là, nous, ça nous fait une belle jambe.
Nous ne sommes donc pas fous: Frédéric Glassey concède que, si les températures sont quand même estivales en ce moment, le yoyo du ciel renvoie bel et bien l'image d'un été... inexistant.
Roulements de tambour: le météorologue nous donne (enfin) le nom des fautives. Celles qui ont brisé nos rêves d'un été caliente, ce sont les gouttes froides. Ne vous fiez pas à leur nom plutôt mignon, ces phénomènes peuvent partir en vrille plus vite que leur ombre.
Frédéric Glassey décrit: «La goutte froide est une sorte de dépression qui a tendance à s'isoler d'une autre dépression plus grande. Elle va alors mener sa vie toute seule et celle-ci peut être très animée. En général, la goutte froide, on se la prend dans tous les sens». Et quand on repense aux violentes intempéries d'il y a deux semaines, on ne peut que confirmer.
Maintenant que vous savez tout du passé, lisons l'avenir. Enfin, les prévisions. Alors, Frédéric Glassey, aura-t-on encore une mince chance de saluer l'été, le vrai, le majestueux, avant l'arrivée de l'automne, le mélancolique?
D'accord. Donc on peut aller se rhabiller. Le spécialiste annonce en scrutant ses modèles que les gouttes froides (toujours elles) vont tournoyer sur l'Europe occidentale jusqu’à début août. En tout cas. Pour la suite, Frédéric Glassey ne se prononce pas, mais on le sent peu confiant.
Il s'extirpe de son costume de spécialiste et ose le conseil d'ami pour notre moral tourmenté: «Profitez de la journée de jeudi, qui s'annonce belle. Et de chaque heure de calme lorsque celle-ci se présente.» Entendu.