«Pour l’ensemble de l’économie (secteurs privé et public ensemble) en 2020, le salaire médian s’élevait à 6665 francs bruts par mois pour un poste à plein temps», indique la Confédération lundi. Médian? Cela signifie simplement que la moitié des travailleurs suisses gagne plus et l'autre moins. La Confédération, via l'Office fédéral de la statistique (OFS), a révélé une large enquête à ce sujet ce lundi.
La réponse des analystes de la Confédération est limpide:
Est-ce que de plus en plus de gens touchent un salaire considéré comme faible en Suisse? Selon les statistiques, non: «On constate que le nombre de postes à bas salaires en Suisse n’a presque pas évolué entre 2018 et 2020, passant de 10,6% à 10,5%», indique la Confédération.
Les branches économiques qui présentent un taux élevé de postes à bas salaires sont les suivantes:
Avant de répondre à la question, quelques éléments sont à retenir concernant les hausses de salaire. En effet, la communication de la Confédération indique que, pour la période 2008 à 2020:
Au final, indique la Confédération, l'écart est resté «relativement stable au sein de l’économie dans son ensemble». Autrement dit, les salaires les plus élevés et ceux les plus bas ne se sont pas (trop) distancés.
C'est la bonne nouvelle:
D'accord, mais dans les faits qu'est-ce que cela veut dire en chiffres? Simplement que l'écart se réduit, mais reste au-dessus des 10%:
Comment est-ce que ces écarts s'expliquent? Selon les analyses des experts de la Confédération, ils «reflètent le niveau inégal d’insertion professionnelle du personnel féminin et masculin dans le marché du travail».
Un fait notable est soulevé. C'est dans les échelons hiérarchiques les plus élevés que l'écart salarial entre hommes et femmes est le plus fort.
Cette situation ne se vérifie en revanche pas dans les plus petits salaires et les postes à moins grande responsabilité. «L’écart salarial en défaveur du personnel féminin est moins marqué pour les postes de travail exigeant des niveaux plus bas de responsabilités soit 9,3% (contre 9,4% en 2018) et de 6,9% (contre 7,6% en 2018) pour les femmes sans fonction de cadre», précise l'OFS.
«En 2020, la répartition des femmes et des hommes en fonction des classes salariales des postes occupés était la suivante», indique l'OFS:
La Confédération liste trois secteurs qui sont largement au-dessus du salaire médian de 6665 francs par mois:
L'OFS fait un petit rappel: «Le paysage des salaires en Suisse diffère significativement aussi selon les espaces considérés». En gros, selon la région où l'on travaille, le salaire est plus élevé. Alors où? Sans surprise, pour les emplois les plus qualifiés, les niveaux de rémunération sont les plus élevés:
Et quelle est la pire région en termes de salaires? Un canton se démarque: le Tessin. Ce dernier connaît les plus bas niveaux de rémunération, que ce soit pour les emplois les plus qualifiés (8537 francs) ou pour ceux qui exigent le moins de qualification (5137 francs).
Oui. Les gens salariés de nationalité suisse gagnent en moyenne plus que leurs collègues de nationalité étrangère, soit respectivement 6988 francs contre 6029 francs.
Mais attention, il y a une exception! 👇
Ainsi, les frontaliers occupant ce type de poste gagnent 10 692 francs, les bénéficiaires d’une autorisation de séjour 12 268 francs contre 10 346 francs pour les salariés suisses.
Cette situation s’inverse lorsque l’on considère les postes de travail n’exigeant pas de responsabilité hiérarchique. «Avec 6345 francs, la rémunération des salariés de nationalité suisse n’occupant pas de fonction de cadre est supérieure aux salaires versés à la main-d’œuvre étrangère, soit 5773 francs pour les frontaliers et 5287 francs pour les salariés disposant d’une autorisation de séjour», précise l'administration.