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Politique

Résultat votation 28 novembre: réactions à chaud des infirmières

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«Sans la crise Covid, les infirmières seraient passées inaperçues»

Dimanche, le peuple a largement soutenu l’initiative «Pour des soins infirmiers forts». Nous avons lancé un coup de fil à trois infirmières, les principales concernées par cette votation. Témoignages.
29.11.2021, 05:4929.11.2021, 06:35
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Quelle a été votre première réaction face aux résultats?

«Je suis super contente. Les gens sont d'accord avec nous. Maintenant, je me dis que ça va prendre du temps pour que ça soit appliqué, mais on se montrera patientes. Je pense que ça peut prendre jusqu'à dix ans pour des changements perceptibles.»
Aïda, infirmière au pool soignants
«Plus vite le parlement fera le nécessaire et moins il y aura des personnes qui abandonnent le métier»
Aïda, infirmière au pool soignants
«Je suis très émue que cette initiative ait été acceptée. Je pense que c'est vraiment une volonté de la population de mettre en avant les soins de manière générale et les soins infirmiers en particulier. C'est vraiment quelque chose qui est important pour tout un chacun. Le message est vraiment passé, et j'en suis très contente.»
Sebara, infirmière et membre de l’Association suisse des infirmières et infirmiers.
«Je suis très soulagée! Le peuple suisse a décidé de nous soutenir. J'étais très inquiète après la publication des salaires médians, diffusés par la RTS. Cela donnait l'image qu'on était très bien payées mais, surtout, cela ramenait l'initiative à la seule question salariale. Et je peux vous assurer que je ne fais pas ce métier pour l'argent.»
Patricia, infirmière en EMS, Valais

Vous vous attendiez à unscore aussi élévé?

«Je m'attendais à un bon score. Je pense que le Covid a influencé ce résultat. Vous savez, il y a pas mal de gens qui ont aussi été hospitalisés et ils se sont peut-être rendus compte de ce qu'on faisait. Je pense que notre métier est plutôt bien vu dans la société.»
Aïda, infirmière, Vaud
«Je dois avouer qu’on n'a rien lâché, jusqu'au dernier moment, on s'est vraiment mobilisées. On est descendues dans la rue, on a été dans les marchés, devant les arrêts de bus et les commerces. On a tout fait pour sensibiliser un maximum la population à voter oui à cette initiative. On savait que ça serait un exploit de la faire passer dans tous les cas. Aujourd'hui, nous sommes extrêmement satisfaites.»
Sebara, infirmière et membre de l’association suisse des infirmières et infirmiers.
«Pour être sincère, je pensais que cela n'allait pas passer. Je voyais de plus en plus de commentaires sur les réseaux qui disaient qu'on voulait juste une augmentation de salaire, alors qu'on parlait de nos conditions de travail. Ce score me fait très plaisir.»
Patricia, infirmière en EMS, Valais

Qu'est-ce que cela va changer concrètement ?

«Ça donne une lueur d'espoir pour les gens qui sont en pré burn out. C'est vrai que j'envisageais de changer de métier, maintenant j'ai un peu plus d'espoir. Concrètement, on attend de voir l'application. Peu importe le temps que ça prendra, ça ne me pose pas de problème. Aujourd'hui, j'aimerais qu'on fasse des petits gestes, notamment sur la dotation, soit le nombre de patients pour un nombre donné d'infirmières. Vous savez, maintenir une qualité de soins correcte avec autant de patients, c'était extrêmement difficile.»
Aïda, infirmière, Vaud
«Je constate tous les jours qu'il y a des problèmes en ce qui concerne les conditions de travail, que ce soit dans les hôpitaux, dans les EMS ou dans les soins à domicile. La santé des professionnels de la santé est négligée. Ce qui donne espoir avec ce résultat, c'est finalement de se dire que maintenant, on a une perspective d’avenir qui nous assure que même si les conditions de travail aujourd'hui sont encore difficiles, on a l’espoir que demain elles changeront, et ça, c'est quelque chose de très motivant.»
Sebara, infirmière et membre de l’Association suisse des infirmières et infirmiers.
«C'est la grande question. Je sais que cela va prendre du temps pour appliquer le texte. À mon niveau, j'aimerais qu'on augmente le ratio patients-infirmières. Dans l'EMS où je travaille, je dois m'occuper de 23 patients, seule»
Patricia, infirmière en EMS, Valais

Des craintesconcernant l’application de cette initiative?

«Bien sûr que l'application du volet social du texte mettra probablement plusieurs années, mais c'est le signal donné aux politiques qui importe aujourd'hui. J'aime mon métier, mais sans l'amélioration de nos conditions de travail, il ne faut pas s'étonner que plus de 40% de mes collègues s'en aillent et changent de profession. Je me montrerai patiente et j'ai vraiment de l'espoir cette fois.»
Aïda, infirmière, Vaud
«La seule crainte serait que les partis politiques qui ne nous ont pas soutenus freinent l'applicabilité de cette initiative»
Sebara, infirmière et membre de l’Association suisse des infirmières et infirmiers.
«Il y a des choses qui vont prendre du temps. Se donner la possibilité de construire quelque chose de plus cohérent et de plus concret, c'est plus important que d'être rapide dans l'applicabilité. C'était un argument pour le contre-projet d'ailleurs, mais ce n’est pas aussi clair. Je pense que si l’on travaille tous ensemble et on va dans le sens de cette initiative, cela ne devrait pas prendre beaucoup plus de temps. Le Conseil fédéral aurait peut-être mis plus vite en place un contre-projet, mais qui n'aurait pas été pertinent et qui n'aurait pas répondu à la problématique actuelle de la discipline infirmière. Former plus, oui, mais si finalement toutes les infirmières continuent à quitter la profession, on ne résout pas le problème.»
Sebara, infirmière et membre de l’Association suisse des infirmières et infirmiers
«On sait tous que de tels changements mettront du temps à voir le jour, mais je resterai patiente car cette votation est déjà une grande avancée. Je viens d'Espagne et le métier d'infirmière est beaucoup plus estimé. Elles ont aussi le droit de prescrire et elles sont plus autonomes. Cette initiative voulait aussi faire reconnaître notre expertise. En Suisse, une infirmière ne peut pas donner de Dafalgan sans l'aval d'un médecin, alors qu'elle a un bachelor. Je pense que notre métier doit être pris plus au sérieux aujourd'hui.»
Patricia, infirmière dans un EMS, Valais

Vous avez le sentiment d'avoir été entendues par la population?

«Oui, surtout de la part du public. Mais durant la crise Covid, on aurait voulu plus de soutien de la part de notre hiérarchie. J'ai dû notamment revenir travailler alors que je sortais à peine d'un covid. J'avais encore des symptômes et on m'a demandé de m'occuper de mes patients. Je peux vous dire qu'on est vraiment épuisé aujourd'hui.»
Aïda, infirmière au pool soignants, Vaud
«Oui, complètement. Tous ceux qui sont passés par l'hôpital ont remarqué nos conditions de travail. Je pense aussi que sans la crise Covid, l'initiative n'aurait pas passé. Cela a montré qu'on était en première ligne»
Patricia, infirmière en EMS, Valais
«On le répète et on le répétera encore ces prochaines années, les demandes en soins vont augmenter en Suisse. C'est aujourd'hui qu'il faut agir pour mettre en place les fondations des soins de demain. L’association suisse des infirmières ne lâchera rien et ne laissera rien passer. On continuera à se mobiliser pour obtenir des soins de qualité et de sécurité pour tous. La profession d'infirmière est là pour la population. Et aujourd'hui, la population s'est montrée présente pour nous. On ne peut qu'être ravies et satisfaites de cette votation.»
Sebara, infirmière et membre de l’Association suisse des infirmières et infirmiers.
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