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Contre l'avis de Pékin, des politiciens suisses se rendent à Taiwan

Cinq conseillers nationaux se sont rendus à Taiwan malgré les avertissements par l'ambassade de Chine.
Cinq conseillers nationaux se sont rendus à Taiwan malgré les avertissements par l'ambassade de Chine. twitter @FabianMolinaNR

Des politiciens suisses se rendent à Taïwan et ça ne plaît pas à Pékin

Lundi, cinq membres du Conseil national devraient rencontrer la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. Entre-temps, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a modifié la section de son site internet portant sur Taïwan. La nouvelle formulation est désormais moins proche de la Chine.
06.02.2023, 11:1306.02.2023, 11:15
Christoph Bernet / ch media
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En août 2022, la visite de la responsable politique américaine Nancy Pelosi à Taïwan avait provoqué d'importantes tensions. La Chine considère cette république insulaire démocratique comme une province sécessionniste. Pékin a réagi à la visite de Pelosi par des exercices militaires. Des avions de combat ont ainsi pénétré dans l'espace aérien revendiqué par Taïwan.

Il ne faut pas s'attendre à une même escalade de la situation avec de la présence des cinq conseillers nationaux suisses, dont voici la liste:

  • Fabian Molina (PS/ZH)
  • Mustafa Atici (PS/BS)
  • Nicolas Walder (Verts/GE)
  • Léonore Porchet (Verts/VD)
  • Yves Nidegger (UDC/GE)

Mais ce voyage ne devrait pas faire plaisir à Pékin — et encore moins à l'ambassade de Chine à Berne. En effet, comme le confirme le conseiller national Walder, la délégation parlementaire rencontre des représentants de haut rang de Taïwan.

Une rencontre avec la présidente Tsai Ing-wen est prévue lundi. La délégation suisse rencontrera également le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Santé, la ministre du Numérique et le président du Parlement.

Il y a trois semaines, l'ambassade de Chine à Berne avait mis en garde sans ambiguïté contre de telles rencontres auprès de la «NZZ am Sonntag». On espérait que les parlementaires suisses «renoncent à toute forme de contact officiel avec les autorités de Taïwan» et «n'envoient pas de faux signaux aux séparatistes» qui aspirent à l'indépendance de Taïwan. L'ambassade n'a pas répondu à une demande de la «Schweiz am Wochenende» concernant les rencontres prévues.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen serre la main de la conseillère nationale Leonore Porchet.
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen serre la main de la conseillère nationale Leonore Porchet.Image: sda

Critique du Conseil fédéral prudent

Selon le conseiller national genevois Nicolas Walder, la rencontre avec la présidente et d'autres représentants de haut rang visait à «réaffirmer l'amitié et la solidarité du Parlement suisse avec le peuple taïwanais, sa démocratie et ses institutions».

Le conseiller national PS Fabian Molina ajoute:

«Nous voulons explorer les possibilités d'approfondir les relations économiques, scientifiques et culturelles entre la Suisse et Taiwan»
Fabian Molina, PS

Comme la grande majorité des Etats du monde, la Suisse poursuit une politique d'une seule Chine et ne reconnaît officiellement que la République populaire de Chine et son gouvernement à Pékin. Ces derniers temps, des critiques ont été émises, et pas seulement au Parlement, selon lesquelles le Conseil fédéral n'exploiterait pas la marge de manœuvre existante pour renforcer les relations avec Taïwan par crainte du mécontentement de Pékin.

Le DFAE change de formulation

Une nouvelle formulation sur la page web correspondante du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) attire l'attention. Il y a quelques mois, on pouvait encore y lire que la Suisse ne considérait pas la République de Chine, comme Taïwan se nomme elle-même, «comme un Etat indépendant, mais comme un Etat partiel de la Chine». Dans ses relations bilatérales et au niveau international, la Suisse ne reconnaît que la République populaire de Chine.

Récemment, ce passage a été réécrit. Il n'est plus question du fait que la Suisse considère Taïwan comme un Etat partiel de la Chine. Désormais, il est simplement écrit:

«Depuis sa reconnaissance de la République populaire de Chine le 17 janvier 1950, la Suisse poursuit une politique d'une seule Chine. En ce sens, la Suisse n'entretient pas de relations diplomatiques avec les autorités de Taïwan»
capture d'écran
capture d'écranhttps://www.eda.admin.ch/

Interrogé à ce sujet, le DFAE écrit que la position de la Suisse sur la question de Taiwan n'a pas changé. Celle-ci continue d'exclure des relations diplomatiques formelles avec les autorités de Taïwan.

«Des échanges techniques dans les domaines économique, scientifique et culturel sont toutefois possibles et souhaités».

L'actualisation du site Internet avait uniquement pour but d'adapter la version allemande à celle des versions française et italienne, précise le DFAE.

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Video: watson
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