«Je ne me voyais pas continuer à tracter pour mon parti, alors qu’il y a la guerre en Ukraine», confie à watson le président des socialistes lausannois, Denis Corboz. Samedi 5 mars, à quinze jours des élections cantonales vaudoises, les formations politiques du canton feront une trêve dans la campagne.
Ce jour-là, la traditionnelle matinée consacrée au tractage électoral en divers lieux du canton sera dédiée à une récolte de fonds pour la population ukrainienne et pour le compte de la Chaîne du bonheur. Les partis vaudois mettront pendant quelques heures entre parenthèses leurs programmes politiques en vue du scrutin devant renouveler le Conseil d’Etat et le Grand Conseil. Les stands de la gauche et de la droite feront cause commune pour le peuple ukrainien.
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Mercredi matin, Denis Corboz, à l’initiative de cette action de solidarité, attendait encore la réponse de l’UDC. Elle est venue par la voix du président de la section lausannoise de la formation conservatrice, Nicola Di Giulio, transmise par e-mail à watson. La voici:
En lieu et place de tracts partisans seront distribués des flyers appelant à verser des dons pour l’Ukraine. Ce sera aussi l'occasion d'un recueillement.
De leur côté, les partis de gauche vaudois, ainsi que des associations, ont décidé mardi soir d’un rassemblement en solidarité avec l’Ukraine qui se tiendra jeudi à 18h30 Place Saint-François à Lausanne.
«Seul compte notre soutien à l’Ukraine. Chacun, quelles que soient ses convictions politiques, est le bienvenu à la manifestation de ce jeudi», tient à préciser Andrea Münger, secrétaire général du Parti socialiste vaudois.
Ces bonnes dispositions tranchent avec la relative tension dans laquelle a baigné une partie des travaux du Grand Conseil, mardi. Les parlementaires cantonaux vaudois ont eu à se prononcer non pas sur une, mais sur deux résolutions en rapport avec la crise ukrainienne.
La première, rédigée par le chef du groupe libéral-radical Jean-Daniel Carrard, tout en faisant bon accueil aux futurs réfugiés ukrainiens, invitait les députés à soutenir «notre armée et nos institutions dans cette période dangereuse, ainsi que notre gouvernement fédéral et notamment notre ministre de la Défense, Mme Viola Amherd». Il était question d'un effort à accomplir pour un armement performant.
Rejetée par la gauche, qui a vu là de l'«opportunisme», laquelle se voit reprocher son «pacifisme» par la droite, cette résolution a été adoptée avec environ 60% des voix. Jean-Daniel Carrard défend son texte et ajoute: «Après avoir reçu une majorité au Grand Conseil, ma résolution a été adoptée le même jour dans la soirée par les directions des trois partis de l’entente bourgeoise (réd: PLR, UDC et Centre).»
Tous les députés ou presque se sont par la suite retrouvés dans une résolution rédigée par leur collègue Arnaud Bouverat au nom des groupes PS, Verts et Ensemble à gauche et POP. Elle est la suivante: