L'Union européenne (UE) ne fait pas pression sur la Suisse en l'excluant du programme de recherche «Horizon Europe», assure son ambassadeur en Suisse Petros Mavromichalis. Elle attend «qu'on lui propose des solutions crédibles» pour avancer dans les négociations.
La proposition de la Suisse de régler les aspects institutionnels de manière verticale, accord après accord, ne clarifierait pas la situation «compliquée» d'aujourd'hui, explique Petros Mavromichalis dans un entretien diffusé samedi par la Tribune de Genève et 24 Heures.
Au terme des quatrièmes discussions exploratoires avec Bruxelles au début septembre, la secrétaire d'Etat Livia Leu indiquait ne voir aucune concession de la Commission européenne. L'UE ne veut plus de l'approche sélective proposée par Berne, lui répond l'ambassadeur.
Selon Petros Mavromichalis, l'UE reste ouverte à une approche sectorielle, mais «à condition que les problèmes soient résolus partout». Ce que l'UE veut est «assez simple», ajoute-t-il.
Il rejette les exceptions demandées par la Suisse, notamment en matière de libre circulation des personnes. «On a l'impression que la Suisse veut le beurre, l'argent du beurre et les faveurs de la laitière», lâche-t-il, rappelant que l'UE a fait des «concessions majeures» au cours des négociations sur l'accord-cadre, auxquelles le Conseil fédéral a mis fin.
Quant au programme scientifique Horizon Europe, si la Suisse n'y participe pas, au contraire de la Turquie et d'Israël, c'est parce qu'elle n'est plus candidate à l'adhésion à l'UE, comme la Turquie. Et la Suisse n'a pas souhaité s'associer à la politique de voisinage de l'UE, comme l'Etat hébreu, indique Petros Mavromichalis.
Malgré des négociations bloquées, la Suisse pourra compter sur l'UE en cas de pénurie de gaz l'hiver prochain, assure l'ambassadeur. «Je pense que la solidarité entre voisins est importante. On l'a vu pendant le Covid». (sas/ats)