Bruxelles attend les propositions helvétiques des membres du conseil fédéral (ici, Karin Keller Sutter à gauche, Guy Parmelin au centre, et Ignazio Cassis à droite) dans le dossier Suisse-UE, même si le Covid a chamboulé le calendrier.Image: keystone
Malgré le rejet de l'accord-cadre l'été dernier, l'Union européenne reste ouverte aux demandes de la Suisse, notamment concernant le libre-passage des travailleurs.
28.12.2021, 05:1628.12.2021, 06:15
Bruxelles attend les propositions helvétiques dans le dossier Suisse-UE, même si le Covid a chamboulé le calendrier. Interrogé par Le Temps, Frédéric Journès, ambassadeur de France en Suisse, assure que le sujet sera discuté par les Vingt-Sept ces six prochains mois:
«Le Forum économique mondial de Davos (WEF) en janvier, lors duquel l'UE attendait les propositions du Conseil fédéral pour reprendre les négociations après le rejet de l'accord-cadre, a été reporté à l'été 2022 à cause du nouveau variant. Bruxelles entend néanmoins mener des discussions.»
Frédéric Journès, ambassadeur de France en Suissele temps
Bruxelles attend les propositions du CF
«Rendez-vous avait été pris à Davos», souligne l'ambassadeur, qui s'exprime quelques jours avant le début de la présidence tournante semestrielle française de l'UE, dès le 1er janvier:
«La situation sanitaire s’étant détériorée, il est important que le vice-président de la Commission Maros Sefcovic et le président de la Confédération Ignazio Cassis puissent échanger. Le Conseil fédéral doit agir et le dossier suisse doit bouger.»
Il rappelle que Bruxelles attend les propositions du Conseil fédéral «sur les sujets clés que sont la reprise dynamique de l'acquis communautaire, le règlement des différends et le recadrage dans l'application de certains accords sur la libre circulation des travailleurs». Ces thèmes n'ont pas disparu avec le rejet de l'accord-cadre, prévient Frédéric Journès. «Ceux qui le croient et le disent se trompent.»
Pas de rôle spécial pour la France
La France ne jouera pas de rôle spécial dans le dossier Suisse-UE, malgré la présidence tournante. «La France n'entend pas diriger l'Union durant ce semestre», note le diplomate. «En clair: nous ne forcerons la main à personne.» Il s'agira de favoriser les compromis et de faire avancer l'agenda sur la table, explique-t-il.
«L'Union est en train de construire un nouveau train, capital pour l’avenir des entreprises européennes», fait encore remarquer l'ambassadeur. «Or la Suisse ne pourra pas monter à bord de ce train-là si elle reste tractée par la vieille locomotive bilatérale de 1999. Croire aux vieilles recettes, c'est s'interdire de penser l'avenir.» (ats/jch)
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