Bruxelles attend les propositions helvétiques dans le dossier Suisse-UE, même si le Covid a chamboulé le calendrier. Interrogé par Le Temps, Frédéric Journès, ambassadeur de France en Suisse, assure que le sujet sera discuté par les Vingt-Sept ces six prochains mois:
«Rendez-vous avait été pris à Davos», souligne l'ambassadeur, qui s'exprime quelques jours avant le début de la présidence tournante semestrielle française de l'UE, dès le 1er janvier:
Il rappelle que Bruxelles attend les propositions du Conseil fédéral «sur les sujets clés que sont la reprise dynamique de l'acquis communautaire, le règlement des différends et le recadrage dans l'application de certains accords sur la libre circulation des travailleurs». Ces thèmes n'ont pas disparu avec le rejet de l'accord-cadre, prévient Frédéric Journès. «Ceux qui le croient et le disent se trompent.»
La France ne jouera pas de rôle spécial dans le dossier Suisse-UE, malgré la présidence tournante. «La France n'entend pas diriger l'Union durant ce semestre», note le diplomate. «En clair: nous ne forcerons la main à personne.» Il s'agira de favoriser les compromis et de faire avancer l'agenda sur la table, explique-t-il.
«L'Union est en train de construire un nouveau train, capital pour l’avenir des entreprises européennes», fait encore remarquer l'ambassadeur. «Or la Suisse ne pourra pas monter à bord de ce train-là si elle reste tractée par la vieille locomotive bilatérale de 1999. Croire aux vieilles recettes, c'est s'interdire de penser l'avenir.» (ats/jch)