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Les secours arrivent-ils assez vite en Valais? La Rega en doute

Chaque année, des milliers de Suisses se rendent en Valais pour dévaler les pistes.
Chaque année, des milliers de Suisses se rendent en Valais pour dévaler les pistes.Image: sda

Les secours arrivent-ils assez vite en Valais? La Rega en doute

La Rega veut effectuer des missions de sauvetage en Valais, car «il y a un manque d'aide médicale d'urgence». Air Zermatt contredit cette idée avec des chiffres.
09.02.2023, 12:0809.02.2023, 16:52
Julian Spörri / ch media
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Chaque année, des milliers de Suisses se rendent en Valais pour dévaler les pistes de Crans-Montana, Zermatt, Verbier et autres. Un plaisir qui comporte des risques. En Suisse, chaque saison de ski, 62 000 skieurs et snowboarders se blessent dans un accident.

Dans les cas graves, un hélicoptère doit intervenir le plus rapidement possible. Dans le canton du Valais, cette prestation est-elle assurée?

Récemment, plusieurs médias ont rapporté que la période de latence entre l'accident et l'arrivée des secouristes pouvait s'avérer «potentiellement mortelle». En toile de fond, la «bataille aérienne» entre la Rega, Air Zermatt et Air-Glaciers.

La Rega s'est portée candidate pour la prise en charge d'une partie du dispositif de sauvetage. Mais l'organisation cantonale de sauvetage (OCVS) a décidé en novembre qu'elle ne serait pas autorisée à effectuer des missions en Valais depuis sa base de Sion. En réaction, la Rega a déposé un recours.

Conclusions hâtives

Pour prouver le «manque de soins médicaux d'urgence», elle s'est appuyée sur le rapport de monitoring de l'OCVS datant de l'automne 2020, selon lequel, en Valais, «dans un cas sur sept, l'aide n'est pas apportée par une ambulance ou par les airs dans le délai de 20 minutes». Une limite de temps qui correspond aux consignes valaisannes.

Ces chiffres ont ébranlé le système de sauvetage aérien valaisan. Stephan Zeller, directeur adjoint de l'OCVS, précise: «les rapports de monitoring ne tiennent pas compte des délais de secours des interventions héliportées, mais uniquement de ceux des ambulances». Ceux-ci sont rallongés par la topographie montagneuse du canton.

Le rapport ne permet pas de tirer de conclusions sur le temps que mettent les hélicoptères entre l'alarme et l'atterrissage sur le lieu de l'accident. Et Stephan Zeller déclare ne pas vouloir imposer une pression à ses pilotes, car un tel climat de travail peut s'avérer dangereux.

Les secours plus rapides en journée

Pour Philipp Perren, président du conseil d'administration d'Air-Glaciers et d'Air Zermatt, il est clair que la durée d'une intervention héliportée n'est pas toujours significative. «Si la météo rend un sauvetage impossible, les sauveteurs doivent attendre que les conditions permettent une intervention, ce qui peut parfois durer des heures», explique le Valaisan. C'est pourquoi on ne peut pas se fier à la durée moyenne. Il faut prendre en compte la durée en dessous de laquelle se situent 90% des interventions, à savoir le 90e percentile.

Dans un entretien avec CH Media, Philipp Perren dévoile pour la première fois les chiffres de 2022.

«Pendant la journée, dans 90% des cas, nous arrivons sur les lieux de l'accident dans un délai maximal de 15 minutes après réception de l'alarme, la plupart du temps même bien plus rapidement. La nuit, en revanche, le déplacement peut prendre jusqu'à 30 minutes.»

La durée entre la réception de l'alarme et le décollage de l'hélicoptère est de moins de 5 minutes le jour et de moins de 12 minutes la nuit. Il est plus lent la nuit parce que l'hélicoptère doit d'abord être sorti du hangar. Et pour des raisons de sécurité, le pilote doit d'abord achever une phase de réveil, indispensable pour pouvoir décoller. Sur les bases de Sion et de Gampel, les équipages dorment sur place.

Pas de chiffres actuels du côté de la Rega

Pendant la haute saison hivernale, trois hélicoptères sont stationnés en journée dans le Haut-Valais et trois dans le Bas-Valais. Aux heures de pointe, il est possible de recourir à des appareils de transport monomoteurs supplémentaires, précise Philipp Perren d'Air-Glaciers et Air Zermatt. «Ce dispositif est le plus dense de Suisse. Le temps d'attente est le plus court, ici en Valais», poursuit le Valaisan.

De son côté, la Rega couvre le reste de la Suisse avec 20 engins. La fondation fait savoir que les statistiques relatives aux délais d'intervention ne sont plus communiquées depuis plus de 15 ans.

Au lieu de cela, nous avons droit à l'exposé d'un porte-parole: les 14 bases d'intervention sont réparties de manière à ce que les équipages puissent atteindre n'importe quel endroit en Suisse en 15 minutes de vol. Le délai entre la réception de l'alarme et le décollage de l'hélicoptère dure «en règle générale» 3 à 5 minutes.

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La Rega durant un exercice aux Diablerets.Image: sda

Les hélicoptères de l'armée aussi sur le pont

La Rega fait l'objet de critiques. Dans les régions où elle intervient, elle se partage parfois les opérations avec des hélicoptères de l'armée.

Ainsi, à la mi-janvier, deux appareils des Forces aériennes stationnés au WEF sont intervenus à Davos après un accident d'avalanche, en plus de la Rega. A partir du 4 février, un hélicoptère de l'armée sera de piquet pendant 14 jours en Suisse centrale. «Il y a des trous à combler malgré la présence de la Rega. C'est comme si on aidait un magasin à remplir ses étagères avec des camions de l'armée», dénonce Philipp Perren.

La Rega dément. L'hélicoptère de l'armée en service en Suisse centrale est le fruit d'une coopération qui en est déjà à sa quatrième édition cette année depuis 2013. «L'exercice permet aux deux parties d'acquérir de l'expérience dans la collaboration, afin que les procédures fonctionnent sans problème même en cas de crise», explique un porte-parole. L'armée suisse parle également d'engagements à des fins de formation. Comme les pilotes doivent de toute façon effectuer un quota d'heures de vol, les vols ne seraient pas facturés.

L'intervention des deux hélicoptères de l'armée à Davos illustre, aux yeux de la Rega, les avantages du sauvetage aérien coordonné de manière centralisée. Grâce à elle, le prochain hélicoptère disponible peut intervenir en cas d'urgence, quelle que soit l'organisation à laquelle il appartient.

La question de savoir si cette logique autorisera un hélicoptère de la Rega à voler en Valais est désormais entre les mains du gouvernement cantonal. Il doit se prononcer sur le recours déposé.

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