C'est un chiffre qui a son importance: 40% des 15 à 24 ans estiment avoir été discriminés durant ces cinq dernières années, selon une étude du Service de lutte contre le racisme dévoilée ce mardi.
En font partie les discriminations ancrées dans des clichés coriaces et subies quotidiennement: «tu parles super bien pour un noir», «Je ne sors qu'avec des noirs», «Tu es belle pour une noire». Des commentaires comme ceux-ci, les personnes de couleur, plus justement qualifiées d'afro-descendantes, l'entendent au quotidien. Cela porte un nom: ce sont des micro-agressions.
Considéré pour certains comme anodin, parfois même proche du compliment, ce type de remarque provoque, en réalité, pour les gens qui le subissent, un malaise. Et son impact, subtil, mais non moins douloureux, est rarement compris par ceux qui en usent, même en Suisse. C'est en tout cas ce que l'on comprend lorsque l'on écoute Amani, Betty, Mélissa, Will et Yaël livrer leur propre expérience dans le pays.
Dans cet entretien inédit, ces jeunes, membres de l'organisation suisse Safro, pointent le doigt sur le caractère discriminatoire qui gravite autour de ces phrases. Leur but: en finir avec les préjugés.