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Bars à choper, cafés à chats et 21 autres raisons pour lesquelles je ne comprends absolument pas le Japon, même après 3 mois

Les mangas sont très appréciés au Japon. Voici un homme marchant dans le quartier de Tokyo Akihabara devant des affiches publicitaires.  
Les mangas sont très appréciés au Japon. Voici un homme marchant dans le quartier de Tokyo Akihabara devant des affiches publicitaires.  Bild: Getty Images AsiaPac

Bars à choper, cafés à chats et 21 autres raisons pour lesquelles je ne comprends absolument pas le Japon, même après 3 mois

Le Japon est pays très développé. Avec une culture qui ne pourrait que difficilement nous être plus étrangère. La comprendre est quasiment impossible. S'y essayer est cependant amusant, choquant, troublant. 
26.08.2015, 21:35
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De Felix Burch

1. Des porte-parapluies avec fermeture à clé.

A Tokio, l'été est la saison des pluies et personne ne quitte son appartement sans son parapluie. Au Japon, les parapluies sont transparents. Pas noirs. Et devant chaque magasin se trouve un porte-parapluies refermable à clé, tout comme des automates vendant des protections en plastique pour que l'installation ne mouille rien. Les Japonais se promènent également avec un parasol si le soleil brille. Ceux-là sont cependant de couleur. 

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Bild: ISSEI KATO/REUTERS

2. Pas de terrasses

Les Japonais se protègent du soleil. Ils ne veulent surtout pas bronzer. Ils le font, comme dit plus haut, à l'aide de parasols ou ne sortent tout simplement pas. C'est pourquoi il n'y a que très peu de terrasses. La vie a lieu à l'intérieur. Derrière des portes et des voiles. Au Japon, beaucoup de choses se passent en cachette.

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3. Des hommes photographiant des roses

... ou dans des parcs. Surtout le weekend. Les parcs sont ensuite remplis de monde. Et ces gens se tiennent des heures durant devant des fleurs et des arbres. Tout près de ceux-ci. Et les contemplent. Des hommes avec des objectifs immenses, photographiant des roses font partie de la norme. 

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4. Des chiens en poussette 

Presque tous les citadins ont un chien. Un petit chien. Ils ne le promènent cependant pas, mais le poussent dans une poussette spécialement faite pour chiens et vont manger dans des restaurants dans lesquels les chiens sont les bienvenus. Là-bas, il y a une carte pour chiens et ils sont autorisés à manger à la même table que leur propriétaire et il y a un savon pour chiens aux toilettes. Souvent, j'ai observé comme un couple parlait plus au chien qu'entre eux. De plus, ils prémâchaient la nourriture pour le chien. Bien entendu, en plus de tout cela, le petit animal est souvent emmené au salon de coiffure canin. 

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5. Propriétaires de chiens avec arrosoirs

Le Japon est propre, Tokyo est propre, les propriétaires de chiens sont propres. En face de chez moi vivait un vieux couple qui allait souvent promener le petit chien. Voici comment ils procédaient: il marche avec le chien et elle les suit à une distance d'environs quatre mètres. S'il arrive au chien de faire une grosse commission, il la nettoie propre en ordre. S'il urine, elle nettoie le tout à l'aide d'un arrosoir qu'elle a tout le temps sur elle. 

L'amour des animaux au Japon va très loin.
L'amour des animaux au Japon va très loin.Bild: EVERETT KENNEDY BROWN/EPA/KEYSTONE

6. Chiropracteurs pour chats

L'amour des animaux domestiques ne connait pas de limite. Un chiropracteur pour chat fait déjà presque partie du quotidien. Là-bas, la chat peut tout simplement se détendre. Des chats qu'on promène en laisse n'étaient pas rares dans mon quartier. 

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7. Cafés à chats

Ils ne sont pas que dans le guide touristique, ils existent vraiment: des cafés à chats. Si ces lieux sont certes visités par beaucoup de touristes, beaucoup de locaux s'y rendent également pour caresser des chats. Le café où je me suis rendu possédait 17 chats. Pour environs 10 francs suisses, j'ai pu rester une demi heure dans ce lieu unique en son genre. Rapidement, les animaux s'approchèrent de moi. J'ai également reçu un thé gratuit mais je ne peux pas garantir qu'il fût sans poils de chat. La bière est cependant payante. Chaque demi heure supplémentaire également. Il y a un album avec les photos et les noms des chats habitant les lieux. Il existe des cafés similaires avec des chiots, des hiboux ou des lapins. 

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8. Les "maid-cafés"

Les "maid-cafés", aussi appelés restaurant à cosplay, devraient être connus de certains d'entre vous. Beaucoup d'entre eux se trouvent dan le quartier Akihabara à Tokyo. Les serveuses vous servent vêtues de tenues de bonnes. Les boissons et les mets sont servies à genoux, le café remué sous les yeux du client. «Tu ne veux que manger ou jouer aussi?» me demanda ma serveuse. Par «jouer» on entend par exemple une partie de "Puissance 4". C'est ce qu'a fait un Japonais à la table d'à côté. Après la partie, il prit une photo Polaroïd avec sa serveuse. Faire ceci coûte plus cher, mais elle est dédicacée et signée. Ma serveuse dessina un chat sur la photo. Ce genre d'endroits existe aussi pour femme, ils sont appelés "butler-cafés". Là-bas, ce sont des jeunes hommes en costume qui servent une clientèle exclusivement féminine.

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Une serveuse fait de la pub pour un restaurant à cosplay (haut). gif: giphy

9. Bars à hôtesses

Il y a plusieurs offres de bars à hôtesses. Le client paie l'entrée, au moins 3000 Yen (environs 25 francs). Pour ce prix, il a le doit de discuter avec les femmes présentes et leur payer des boissons hors de prix. Que ces relations se limitent à des discussions me prouva une visite d'un de ces bars en compagnie d'un médecin japonais. Il voulait à tout prix me montrer les secrets de la vie nocturne japonaise. Peu après que nous sommes entrés dans le bar, un serveur nous apporta une bouteille de saké. A celle-ci était accrochée une plaquette en laiton sur laquelle était gravée le nom du médecin. C'est un habitué du bar, il s'y rend deux fois par semaine. Deux jeunes femmes s'assirent à notre table, une des deux l'appela par un petit nom. Nous avons discuté, bu et les femmes faisaient des compliments au docteur. Il me confia qu'une visite dans ce bar équivalait à un massage de l'âme. Nous avons quitté les lieux vers deux heures. On se dit au revoir et il prit un taxi qui le ramena chez son épouse. 

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10. Bars à choper

Tokyo et bien d'autres grandes villes japonaises connaissent des problèmes d'attouchements dans le métro. Profitant de la densité du trafic aux heures de pointe, beaucoup d'hommes harcèlent des femmes au point qu'il existe des panneaux indiquant où il n'est pas accepté de mettre ses mains. De plus, il y a des wagons réservés aux femmes. Mais la façon la plus absurde de régler le problème est sans doute les "bars à choper". Ces bars ressemblent à des wagons de métro. Les hommes paient l'entrée et ont le droit de se faufiler dans ces wagons, serrés comme des sardines. Dedans, il leur est possible d'attoucher les femmes en toute légalité qui prétendent se sentir offusquées, surprises et énervées. Je n'ai pas pu trouver combien ces femmes gagnent et pourquoi elles le font. Comme souvent, il y a un panneau à l'entrée indiquant «Japanese only». Même pour les journalistes. Beaucoup d'aspects de la vie nocturne japonaises restent réservés aux Japonais. 

Aux heures de pointe, les wagons de métro sont bondés. Pour certains hommes, cela semble être une invitation à harceler les femmes. 
Aux heures de pointe, les wagons de métro sont bondés. Pour certains hommes, cela semble être une invitation à harceler les femmes. Bild: FRANCK ROBICHON/EPA/KEYSTONE

11. «Japanese only»

Des panneaux «Japanese only» ne se trouvent pas que devant des clubs ou des restaurants chics. Les gens ne parlant pas couramment le japonais peuvent se faire refuser l'entrée dans nombre d'autres endroits au quotidien. Je voulais par exemple prendre la vedette rapide. «Complet», me dit le vendeur de tickets. Je vis le bateau à moitié plein s'en aller et attendit un bateau beaucoup plus lent, sur lequel patientaient beaucoup de touristes. La société japonaise prônant l'homogénéité, elle est en général très intolérante envers les différences ethniques et tout autre forme de différences d'ailleurs. Même les étrangers (Gaijin) sont victimes de discriminations. Cela va même jusqu'à discriminer des Japonais ayant séjournée "trop longtemps" à l'étranger.

Les Japonais sont fiers de leur pays. Cette fierté va des fois trop loin.
Les Japonais sont fiers de leur pays. Cette fierté va des fois trop loin.Bild: YUYA SHINO/REUTERS

12. Love hotels

Au Japon, les "love hotels" – sorte d'hôtel payé à l'heure – sont très répandus. La majorité des clients sont des étudiants, qui vivent chez leurs parents et cherchent un peu d'intimité. Des couples mariés mais vivant des des appartements très bruyants s'y rendent également. Beaucoup de ces hôtels proposent des chambres à thèmes, dans le style de  Las Vegas par exemple, ou des chambres ressemblant à des vaisseaux spatiaux. 

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L'hôtel à robots au Japon

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L'hôtel à robots au Japon
«Bienvenue, que puis-je faire pour vous?» Ce robot-dinosaure (portant un chapeau!) est réceptionniste dans un nouvel hôtel au Japon.
quelle: ap/ap / shizuo kambayashi
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13. Personne ne téléphone dans le métro

Alors que certains hommes n'hésitent pas à harceler des femmes dans le métro, il y a une règle que l'on respecte à la lettre: on ne téléphone pas dans les trains. Et en effet, personne ne le fait. Tout le monde est sur son téléphone, mais que pour écrire des messages, écouter de la musique, jouer ou surfer sur le net. Personne ne téléphone et rares sont ceux qui discutent entre eux. 

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14. Calme difficile à décrire

Tokyo est l'une des plus grande métropoles au monde. Il y a tout sauf de la place et il y a des gens partout. Des masses humaines immenses se faufilent quotidiennement dans les métros et les trains, fréquentent des gares gigantesques dans lesquelles se trouvent un nombre incalculable de restaurants et bars. Lorsqu'ils boivent une bière ou chantent au karaoké, les Japonais se permettent d'être quelque peu bruyants. Sinon, ils sont calmes et disciplinés. Quasiment personne ne parle dans le métro et ils ne le font pas plus dans la rue. Aussitôt qu'on quitte les grands axes routiers, il règne un calme difficile à décrire. Pas de cris, des balcons vides, des hybrides silencieux, des climatisations qui ne ronronnent pas. On n'entend que le «toc-toc» des talons des femmes. Je me suis souvent retrouvé dans la cohue et tout d'un coup, rien sauf le silence. 

Dans les ruelles latérales, on marche tranquillement et silencieusement.
Dans les ruelles latérales, on marche tranquillement et silencieusement.Bild: THOMAS PETER/REUTERS

15. Chaque station a son propre son

Presque tous les arrêts de métro et de train ont leur propre son. Cela peut être des gazouillis d'oiseaux, des chants de coucous ou des mélodies électroniques. 

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16. Une société épuisée 

Aucun autre peuple ne travaille aussi durement et aussi longtemps que les Japonais. La majorité travaille six jours par semaine et n'a que très peu de vacances. A cause du dévouement extrême qu'ils portent à leur entreprise, certains employés négligent les besoins de leur corps. De plus, ils dorment trop peu. Inemuri, des courtes siestes faites dans le métro ou durant des événements publics par exemple, sont une des conséquences visibles de cet épuisement extrême.

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17. Des toilettes hightech

Les toilettes ne sont pas des simples toilettes au Japon. La plupart sont des appareils ultra sophistiqués. Le siège des toilettes est chauffé à la température du corps et des compartiments pour le toilettage intime sont incorporés. La pression et la température de l'eau sont modifiables. Il y a aussi un filtre à odeurs construit dans le siège même. De plus et essentiellement dans les petits restaurants ou dans les chambres d'hôtels étroites, on trouve des boutons à bruits. Celui-ci permet de camoufler les bruits gênants d'une cession aux toilettes et veille à ce que l'utilisateur jouisse d'une sphère privée plus importante. 

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Bild: ISSEI KATO/REUTERS

18. Mélodie des 17 heure

A l'aide d'hauts-parleurs accrochés à chaque coin de rue, il est possible d'atteindre chaque Japonais. A plusieurs endroits, une mélodie résonne à midi et à 17h. Ce système permet également d'avertir la population en cas de danger l'informer sur les événements culturels locaux. Grâce à ce dispositif, les autorités de l'île minuscule d'Aka ont pu annoncer qu'il fallait faire vacciner tous les chiens.

Autrefois, la mélodie des 17 heure signifiait que les écoliers devaient rentrer chez eux. 
Autrefois, la mélodie des 17 heure signifiait que les écoliers devaient rentrer chez eux. Bild: THOMAS PETER/REUTERS

19. Pas de poubelles 

Au Japon, même dans une ville immense comme Tokyo, il n'y a quasiment pas de poubelles. Malgré cela, personne ne jette ne serait-ce qu'un minuscule papier sur le sol.Les routes et gares japonaises sont extrêmement propres. Ca fait partie de la culture, de ramener ses déchets chez soi et de les jeter là-bas. C'est ainsi que mon sac à dos est devenu mon dépôt à déchets temporaire durant mon séjour au Japon. 

Des employés de sécurité ferment pour des raisons de sécurité quelques-unes des rares poubelles de Tokyo.
Des employés de sécurité ferment pour des raisons de sécurité quelques-unes des rares poubelles de Tokyo.Bild: Shizuo Kambayashi/AP/KEYSTONE

20. Peu de tatoués

Même si le nombre de tatoués augmente chez les jeunes, les tatouages sont rares par rapport aux pays de l'ouest. Une des raisons est le rapprochement que les gens font entre tatouages et les Yakuza – la mafia japonaise. Longtemps, c'étaient les seuls à se faire tatouer. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, les gens tatoués, y compris les touristes, n'ont pas le droit de se rendre à la piscine ou aux bains. 

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21. Les SDF ôtent leurs chaussures

Dans les parcs ou sous les ponts, se trouvent des petits îlots faits de cartons, bâches ou des tentes. J'ai souvent vu des hommes en costard venir le soir vers ce qui est leur maison, ôter leurs chaussures, les poser sur un morceau de carton et se préparer pour la nuit. Au Japon, même les SDF donnent une importance particulière à l'ordre. Beaucoup d'entre eux ont un travail mais n'ont pas les moyens de se payer un appartement. 

Un SDF qui a entreposé tous ses biens, rigoureusement bien rangés. 
Un SDF qui a entreposé tous ses biens, rigoureusement bien rangés. Bild: Eugene Hoshiko/AP/KEYSTONE

22. Personne ne traverse au rouge

Les Japonais respectent les consignes les autorités à la lettre sur ce point. Même sur le passage piétons d'une ruelle secondaire si petite qu'il n'y a de loin aucune voiture, on ne verra jamais un Japonais traverser la rue au rouge. Lorsque j'ai demandé pourquoi ils respectaient cette règle aussi rigoureusement, j'ai souvent eu la réponse suivante: «Quelqu'un a élaboré cette règle et il a dû réfléchir longtemps et c'est pourquoi nous la respectons. Posons la question inverse: pourquoi transgressez-vous cette règle si souvent?»

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On attend au rouge, puis une masse humaine traverse la rue au fameux passage piétons à Shibuya.gif: giphy 
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23. Faire remonter ses mucosités nasales

Au Japon, il est mal vu de se moucher bruyamment. Au contraire, il est accepté de reniffler. On devrait se moucher lorsque personne n'est présent, par exemple dans des toilettes publiques.

Pour le respect d'autrui ou en tant que protection personnelle, beaucoup de Japonais portent un masque.
Pour le respect d'autrui ou en tant que protection personnelle, beaucoup de Japonais portent un masque.Bild: YUYA SHINO/REUTERS

Je ne comprendrai jamais totalement le Japon, mais il reste un pays incroyablement fascinant. Deux conseils que des personnes âgées m'ont donnés, m'aidèrent à comprendre un peu mieux cette culture: 1. Comporte-toi de manière plutôt timide et soit silencieux, même quelque peu soumis. 2. Respecte les règles, ne fais rien qui nuit à la société. En résumé, la culture de la pudeur, vécue au Japon n'est tout simplement pas comparable à la culture de la culpabilité, devenue si normale chez nous.

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