Le harcèlement sexuel, le sexisme et l'homophobie sur le campus: voilà ce contre quoi l'EPFL entend lutter. Pour y parvenir, elle a pris une série de mesures. Elle dévoile en parallèle les résultats d'une enquête: si 80% de la communauté EPFL est satisfaite du climat général, 30% déclare avoir été victime de discriminations.
Depuis janvier dernier, une Task Force Harcèlement a été mise sur pied avec six groupes de travail. Son rôle? Mettre en place des mesures de prévention et de sensibilisation et assurer que les situations de harcèlement ou de discrimination soient gérées avec la plus grande attention.
Deux structures distinctes vont prochainement remplacer le dispositif actuel afin d'améliorer le point d’entrée et le suivi des plaintes, a indiqué mercredi l'EPFL:
Ce dernier sera dirigé par une personne externe et indépendante de l'EPFL, afin de garantir un traitement impartial et efficace.
«Le but est d'une part d’assurer que toute personne de l'institution susceptible d'accueillir une victime de harcèlement soit suffisamment formée pour le faire de manière adéquate et la rediriger en fonction des besoins, et, d'autre part, d'avoir un système de dépôt de plaintes qui soit impartial, efficace et humain», explique Gisou van der Goot, vice-présidente pour la transformation responsable.
Les travaux de la Task Force ont aussi permis de prendre des mesures en matière de prévention et de soutien lors des événements festifs de l'EPFL, avec notamment l’instauration d’une «Safe Zone» et de personnel formé pour la prise en charge des personnes harcelées, relève l'Ecole.
Une campagne de communication est en outre en cours sur les campus avec la promotion de six valeurs-clés: égalité, diversité, dialogue, responsabilité, tolérance et inclusion. Des formations en ligne sont également en cours d’élaboration pour la communauté EPFL.
Parallèlement à toutes ces mesures, l'EPFL a livré les premières analyses d'une enquête sur les discriminations, le harcèlement et les violences au sein de l'institution, menée auprès de 2512 personnes du 3 juin au 3 juillet dernier. Dans l'ensemble, 80% d'entre elles se déclarent satisfaites du climat général.
Toutefois, 30% d'entre elles déclarent avoir été victimes de commentaires inappropriés ou désobligeants à l'EPFL au cours des cinq dernières années. Le pourcentage monte à 44% s'agissant des femmes ayant répondu au sondage. Un quart des femmes interrogées déclarent même avoir été victimes de harcèlement psychologique.
Concernant les violences sexuelles, un tiers des étudiantes mentionnent avoir été victimes de contacts physiques non désirés, 14% d'agressions sexuelles et près de 3% de viols. L'enquête révèle aussi que les personnes victimes de harcèlement ou de discrimination portent rarement plainte, du fait notamment de la méconnaissance des procédures.