Sébastien Maillet, un gilet jaune dont la main a été arrachée lors d'une manifestation en 2019 à Paris, a été provisoirement indemnisé pour ce tir de grenade «ni nécessaire ni proportionné», selon une décision de justice.
Le 9 février, à proximité de l'Assemblée nationale, à Paris, Sébastien Maillet, alors âgé de 30 ans, avait eu la main arrachée par l'explosion d'une grenade GLI-F4, une arme jugée dangereuse par les manifestants, qui réclament son interdiction.
Lors de l'audience, le 15 avril, devant la Commission d'indemnisation (Civi), Maillet avait indiqué que «lorsqu'il avait reçu à ses pieds un projectile jeté par un gendarme, ignorant (sa) nature, il s'était penché et avait tendu la main pour se protéger, mais la grenade avait explosé et lui avait arraché la main».
Il avait ensuite été opéré à l'hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVe arrondissement de la capitale.
La Commission d'indemnisation des victimes d'infraction du tribunal judiciaire de Paris lui a accordé, le 10 juin, 8000 euros d'indemnisation provisoire, selon cette décision révélée par le journaliste indépendant David Dufresne et le média en ligne Blast. La décision du tribunal:
Selon la décision de la Civi, un lieutenant a été identifié comme le tireur de la grenade par l'IGGN.
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête, confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Cette enquête est désormais entre les mains d'un juge d'instruction.
Récemment, d'autres «gilets jaunes», blessés à Paris lors de manifestations, ont bénéficié d'indemnisations provisoires, comme Manuel Coisne, éborgné en novembre 2019, ou Jérôme Rodrigues, blessé en janvier de la même année. (jah/ats)