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Pourquoi vous ne devriez pas lire le livre de Harry

FILE - In this file photo dated Dec. 22, 1982 Britain's Prince William, the 6-month old son of British Prince Charles and Princess Diana, at Kensington Palace in London. The Princes William and H ...
Les mémoires du prince le plus bavard de la royauté britannique valent-elles la peine d'être lues? Notre critique. Image: AP POOL

Vous ne devriez pas lire les mémoires du prince Harry sauf si...

La presse a déjà dévoilé toutes les infos les plus croustillantes de Spare, le livre du prince Harry. Est-ce que cela vaut encore la peine de l'acheter?
13.01.2023, 05:4313.01.2023, 08:15
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Après la cascade de spoilers et autres scènes incendiaires dévoilées ces jours-ci dans la presse (watson en tête), vous pouvez légitimement vous poser la question: vaut-il la peine de dépenser 45 boules dans ce bouquin dont on a l'impression de tout savoir?

La réponse est non. Cette autobiographie n'en vaut pas la peine.

Ce qui ne m'a pas empêché d'en acheter deux exemplaires. Alors, voici quelques conditions avant de songer à craquer pour Le Suppléant.

Vous avez du temps à perdre.

541 pages, c'est long.

Vous n'êtes pas lassé par les apitoiements du prince

Après une série Netflix de six épisodes, deux interviews à rallonge sur les chaînes itv et CBS et, plus largement, trois ans d'auto-apitoiement bruyant, il se peut que vous soyez également fatigué des complaintes du prince Harry.

Dans Spare, n'espérez pas un changement de ton. Fidèle à lui-même, le duc de Sussex s'épanche. En long, en large, parfois en travers.

Mais:

Dans ce livre, personne ne s'inquiète de la manière dont il va payer la facture de gaz.

Entre deux parties de chasse sur les terres familiales, descentes à ski sur des pistes de Klosters et safaris en Afrique du Sud, Harry souffre en pantoufles. De la disparition de lady Di, bien sûr, qui conduit tout son récit; de son rôle de perpétuel second; des «mensonges» perfides des tabloïds qui le poursuivent chaque jour que Dieu fait.

Prince William, left, and Prince Harry leave St George's Chapel in Windsor after the wedding of their uncle, Prince Edward and Sohpie Rhys-Jones Saturday, June 19, 1999. (AP Photo/Ian Waldie/POOL ...
Caché derrière un frère aîné, Willy, aussi écrasant que peu démonstratif, Harry décrit longuement sa peine.Image: AP REUTERS
«Je ne voulais pas être le sale gosse. Je voulais être noble. Je voulais être quelqu’un de bien, travailler dur, grandir et donner un sens à ma vie. Mais à la moindre faute, au moindre faux-pas, au moindre revers, ils revenaient à la charge avec cette même vieille étiquette, les mêmes condamnations publiques, tant et si bien que le monde entier a fini par tenir pour acquis que j’étais, intrinsèquement, un sale gosse.»
Le prince Harry, encore et toujours larmoyant.

Je vous épargne le pitch détaillé, vous le connaissez déjà. Rien de neuf sous la brume de Grande-Bretagne.

Vous êtes friand d'anecdotes royales - ou juste très nostalgique.

Toutefois, ce livre offre aussi une plongée touchante - et rafraîchissante - au coeur de l'intimité royale. On y découvre Charles III en slip, enduit du parfum L'Eau Sauvage de Dior, la Reine-mère qui siffle joyeusement du gin à l'âge de 101 ans et Elizabeth II, «reine de la sauce à salade», qui se dandine avec des boules quies lors d'un bal, pour ne pas souffrir du volume de la musique.

Sans oublier les innombrables petites anecdotes bizarres qui parsèment les pages du livre «le plus étrange jamais écrit par un royal», comme le décrit la BBC: entre le stylo bille "poisson" offert par tante Margo à Noël et l'engelure au pénis soignée à coup de baume à lèvres Elizabeth Arden.

Autant de bonbons savoureux pour les fans nostalgiques de la Reine et du prince Philip, et autres autres lecteurs curieux de découvrir les coulisses de cette étrange planète nommée monarchie britannique.

«Le livre crépite comme une bûche brûlante avec quelque chose de bizarre sur presque chaque page», décrit avec justesse le chroniqueur royal Sean Coughlan.
«Le livre crépite comme une bûche brûlante avec quelque chose de bizarre sur presque chaque page», décrit avec justesse le chroniqueur royal Sean Coughlan.

Vous avez un sens aigu de la punchline.

Si vous avez le goût de la saillie et des insanités verbales, Le Suppléant va vous régaler. Avec une sincérité et un humour surprenants, Harry a peur des morts, mais pas des mots.

Quelques exemples:

Lorsqu'il étripe son premier cerf après une partie de chasse:

«Oh non, par pitié, je ne veux pas vomir à l’intérieur du bide d’un cerf crevé»

A propos d'une journaliste:

«Cette femme était un furoncle purulent planté dans la raie du cul de l’humanité, doublé d’une journaliste de merde»

Bon, et évidemment, au sujet de ses engelures (on ne s'en lasse pas):

«Si mes joues et mes oreilles allaient déjà mieux, ce n'était pas le cas de ma bite»

Vous êtes dépourvu de sens littéraire critique.

Au-delà de ce sens savoureux de la répartie, je ne saurais trop vous recommander la version originale de Spare. Exercice plus laborieux, certes, mais la version française manque sérieusement du panache britannique - et du talent du prête-plume J.R Moehringer.

Plus prosaïquement, et dans une version comme dans l'autre, ne vous attardez pas sur l'écriture. C'est mal torché.

Bref, vous l'avez compris: si vous manquez de temps, d'envie et de patience, passez votre chemin. Pour les fans de royals, foncez tête baissée. Tout prêt à vous énerver.

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Video: watson
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