A l'occasion de la Journée internationale des infirmières du 12 mai, la profession porte à nouveau dans la rue ses revendications pour de meilleures conditions de travail dans plusieurs villes de Suisse.
L'attitude consistant à attendre les décisions de la Confédération est dangereuse, estime la faîtière, qui exige la mise en œuvre la plus rapide possible du texte de l'initiative. D’autant plus que ce dernier est désormais traduit dans l'article 117b de la Constitution, a ajouté Sophie Ley, présidente de l'ASI.
La Journée internationale des soins infirmiers est, pour la branche, l'occasion de redire que les choses doivent bouger et vite. Dans quatre villes de Suisse alémanique, les sections de l'ASI organisent une marche dite «Walk of Care». En Suisse romande, des actions ponctuelles sont également prévues.
L'exode des soignants a accentué la pénurie de personnel dans les professions de soins. Actuellement, le Jobradar indique 13 255 postes vacants en Suisse dans le domaine des soins, soit près de 1000 de plus que fin 2021.
Certains se tournent vers des agences de recrutement, où ils peuvent choisir eux-mêmes leurs missions et gagnent souvent plus, estime l'ASI.
Faute de personnel, certaines institutions peinent à remplir leurs tâches, poursuit l'association. Des services entiers sont fermés dans les homes et des lits et des salles d'opération ne peuvent pas être mis en service dans les hôpitaux.
Ces revendications ne sont pas nouvelles. Mais après deux ans de pandémie et les «hésitations irresponsables» des politiques cantonales dans la mise en œuvre de l'initiative, le personnel est épuisé et frustré.
L'ASI reproche un manque de volonté politique. La Confédération a certes mis l'accent sur l'offensive de formation. Or, rendre la profession attractive ne va pas sans améliorer les conditions de son exercice, explique la responsable. C'est aux cantons de réagir en proposant des compensations en temps, des réductions de temps de travail et des allocations:
Les remerciements ne sont pas suffisants, ni la reconnaissance, que celle-ci soit symbolique ou pécuniaire, écrivent de leur côté les Syndicats Chrétiens Interprofessionnels du Valais (SCIV). Car encore faut-il que les soignants puissent «accomplir leurs missions sans mettre leur propre santé en danger».
La Journée internationale des infirmières est célébrée chaque année le 12 mai. Elle remonte à l'anniversaire de Florence Nightingale, le 12 mai 1820, qui est considérée comme la fondatrice des soins infirmiers modernes. (ats/jch)