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Les sanctions sur l'enclave russe de Kaliningrad sont explosives

Pourquoi les sanctions sur l'enclave russe de Kaliningrad sont explosives

Kaliningrad est l'une des plus grandes enclaves du monde et appartient à la Russie. Les sanctions de l'Union européenne (UE), qui concernent le trafic ferroviaire qui la relie à la Russie, énervent le Kremlin.
22.06.2022, 06:00
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Depuis longtemps, Kaliningrad, la troisième plus grande enclave du monde, suscite des sentiments de malaise dans les pays baltes. Kaliningrad est situé ente la Pologne et la Lituanie mais appartient politiquement et culturellement à la Russie. Une partie de l'arsenal nucléaire russe y est stockée.

Kaliningrad
Les pays baltes sont situés entre les territoires russes: à l'est, la Russie, pays mère, et à l'ouest, l'enclave russe de Kaliningrad.image: getty

Au début de la semaine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a vivement critiqué l'Etat balte de Lituanie. Il a qualifié «d’illégal» la limitation du transit ferroviaire entre Kaliningrad et le cœur de la Russie.

«Cette décision est vraiment sans précédent et constitue une violation de plusieurs droits.»

En cinq points, voilà ce qui se cache derrière les accusations du Kremlin et l’importance de Kaliningrad pour les pays baltes:

Que s'est-il passé?

Depuis samedi, la Lituanie n'autorise plus le transit ferroviaire de marchandises sanctionnées, entre la Russie et Kaliningrad. Selon le directeur de l'administration régionale de Kaliningrad, Anton Alichanow, cette restriction concerne environ 50% des marchandises en transit, notamment «tout ce qui est lié au secteur de la construction».

Comment a réagi la Russie?

A la question de savoir s'il s'agissait d'un «blocus» de Kaliningrad par la Lituanie, le porte-parole du Kremlin a répondu:

«Oui, bien sûr que cela fait partie d'un blocus»
Anton Alichanow

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mariya Zakharova, a directement menacé:

«Si le transit de marchandises entre Kaliningrad et l'ensemble du territoire russe via la Lituanie ne reprend pas pleinement dans un avenir proche, nous nous réservons le droit d'agir pour protéger nos propres intérêts nationaux.»
epa09464238 A handout photo made available by the Russian Defence Ministry press service shows marines of the Northern Fleet practice the tasks of amphibious assault landing on an unequipped coast dur ...
Protéger ses propres intérêts nationaux? Des soldats de la marine de la flotte russe du Nord lors d'un exercice le 12 septembre 2021 dans la région de Kaliningrad. image: keystone

Comment a réagi l'UE?

Après les critiques bruyantes de Moscou, l'UE s'est rangée du côté de la Lituanie. Le représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, s’est exprimé lundi soir lors d'une réunion des ministres de l'UE à Luxembourg. Il a déclaré que, par précaution, les aspects juridiques des lignes directrices sur les restrictions à l'importation et à l'exportation de certains produits seraient réexaminés.

Josep Borrell a toutefois souligné que la Lituanie n'avait pris aucune mesure unilatérale, mais qu'elle agissait uniquement sur la base des lignes directrices de la Commission européenne concernant la mise en œuvre des sanctions. Les accusations portées contre le pays sont donc «fausses» et «de la pure propagande», selon l'ATS citant Borrell. En effet, le transit de personnes et de marchandises non soumises à des sanctions se poursuivrait.

Quelle est la suite des événements?

L'évolution réelle du transit entre Kaliningrad et la Russie au cours des prochains jours n'est pas encore claire. Le gouverneur de Kaliningrad, Alichanov, a annoncé que l'enclave russe était parfaitement préparée à un blocus. Ce qui arrivait jusqu'à présent par voie terrestre sera désormais acheminé par bateau vers Kaliningrad. L'enclave a déjà mis un nouveau ferry et un autre bateau sur la route entre la Russie et Kaliningrad.

Que craignent exactement les pays baltes?

Dans les pays baltes, la crainte d'une invasion par la Russie grandit. Peu après le début de la guerre en Ukraine, le président lituanien Gitanas Nausėda a déclaré:

«Si l'Ukraine tombe aujourd'hui, Poutine sera à notre porte demain»
Le président lituanien Gitanas Nausėda

Les souvenirs de l'année 1940, lorsque l'Union soviétique a occupé les pays baltes dans le cadre du pacte Hitler-Staline sont omniprésents.

Tout comme en Ukraine, une minorité russe vit dans les trois pays baltes. En Lituanie, elle représente environ 5% de la population. En Lettonie et en Estonie, près d'un quart de la population est d'origine russe. La crainte que la Russie puisse utiliser cette minorité comme prétexte pour une invasion est un sujet de discussion depuis des années dans les pays baltes.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, cette crainte est soudain devenue beaucoup plus réelle. La première ministre lituanienne, Ingrida Šimonytė, a même déclaré dans une interview au groupe Tamedia:

«Maintenant, nous nous trouvons soudainement dans la position de la belle-mère qui dit: «Je t’avais prévenu depuis le début, n'est-ce pas?»

Traduit de l'allemand par Charlotte Donzallaz

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