Constructeur franc-tireur, Mazda mise depuis plusieurs années sur le moteur thermique. Ses motorisations Skyactiv-G, Skyactiv-D et Skyactiv-X utilisent des solutions technologiques inédites et qui lui sont propres afin de maîtriser les émissions de CO2. Bien que les blocs essence Skyactiv-X reçoivent une micro-hybridation, l’électrification pour la traction n’est apparue que récemment chez Mazda: sur le MX-30 100% électrique et le CX-60, SUV de grande taille hybride rechargeable, qui arrive ces jours en concession.
Bref, les autorités de l’UE n’attendant pas pour imposer leurs dures sanctions sur les émissions, le constructeur japonais s’est retrouvé au pied du mur. Il lui faut absolument baisser les émissions moyennes de sa gamme au plus vite et cela ne peut attendre l’élargissement de la gamme électrifiée maison. Mazda s’est donc tourné vers… Toyota pour lui fournir le modèle électrifié qui lui permet de rentrer dans les clous.
Oui, la Mazda 2 Hybrid ressemble fortement à la Toyota Yaris Hybrid. Je dirais même plus, la Mazda 2 Hybrid est une Toyota Yaris Hybrid. Ce qui les différencie? Seulement les logos de la marque à l’avant, sur le volant et à l’arrière. Un peu léger, dites-vous ? Factuellement, vous avez raison. Mais, la Toyota Yaris fut sacrée «Voiture européenne de l’année» en 2021: elle jouit donc de qualités indéniables aux yeux des journalistes spécialisés européens. Alors, si à bon compte Mazda peut tirer les marrons du feu et Toyota amortir ses frais sur davantage d’exemplaires, pourquoi se priver?
Dès lors que seuls les logos changent, cela signifie qu’absolument tout le reste de la Mazda 2 Hybrid provient de chez
Toyota: ambiance à bord, système multimédia, réglages dynamiques, tout est repris de la Yaris. Un peu déroutant si l’on
recherche la «patte» Mazda, faite de dynamisme et, depuis quelques années maintenant, d’intérieurs de haute facture.
L’ensemble respire toutefois la qualité.
A la conduite, la Mazda 2 Hybrid offre un excellent compromis entre confort, maniabilité et performances. Les 116 ch de son groupe motopropulseur full-hybride s’avèrent bien présents. La partie thermique, assurée par un 3-cylindres essence de 1.5 l, est vive et les montées en régime rageuses. Même le fonctionnement du train épicycloïdal – sorte de boîte de vitesse qui gère l’apport de force des moteurs thermique et électrique – s’est amélioré.
L’effet «moulin à café» dans les accélérations franches, avec des montées en régimes du moteur thermique sans réaction immédiate dans l’allure de l’auto, caractéristique du système hybride de Toyota, tend à disparaître et s’avère beaucoup moins gênant qu’auparavant.
Les trajets autoroutiers ne font donc pas trembler notre puce japonaise qui se faufile agilement partout dans la jungle urbaine. En plus d’une taille mini et un rayon de braquage rikiki, le roulage 100% électrique est quasi permanent et la batterie se recharge à la vitesse de l’éclair. Le tout de lui-même sans que le conducteur n’ait à intervenir! Et la cerise sur le Kasutera est assurément la consommation: 4,2 l/100 km sur 1200 km d’essai en trajets mixtes, dont un tout petit 3,2 l/100 km sur 150 km parcourus en zone urbaine et périurbaine.
Dès lors, Mazda ou Toyota? Ce sera avant tout une question d’affinité, voire de distance avec le représentant de l’une des deux marques… car si la Yaris et la 2 sont des copies conformes pétries de qualités, leur offre et leur politique tarifaire respectives se tiennent dans un mouchoir de poche.