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Volkswagen prévoit des milliers de suppressions d'emplois

«Une saignée historique»: Volkswagen souffre en Allemagne

05.09.2024, Sachsen, Zwickau: Neue Elektroautos der verschiedenen VW Konzernmarken parken in einem Parkhaus im Volkswagen Werk in Zwickau. Im Zwickauer Werk gibt es am selben Tag eine Betriebsversamml ...
Des voitures du groupe Volkswagen. Keystone
Le groupe automobile, qui emploie 120 000 salariés en Allemagne, doit faire face à une crise sans précédent.
28.10.2024, 20:5628.10.2024, 20:56
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Volkswagen prévoit des dizaines de milliers de suppressions d'emplois, la fermeture de trois usines en Allemagne et des baisses de salaire face à la crise qu'il traverse, a affirmé lundi le comité d'entreprise, parlant d'une «saignée» sans précédent en plus de 80 ans d'histoire du premier groupe automobile européen.

«Le directoire veut fermer au moins trois usines VW en Allemagne. Il a également l'intention de réduire la taille de toutes les usines restantes dans le pays», a déclaré dans un communiqué la présidente du comité d'entreprise du groupe, Daniela Cavallo, en dévoilant les informations qui lui ont été transmises par la direction:

«Le prochain rendez-vous pour les discussions salariales est fixé mercredi et c'est un fait que Volkswagen se trouve à un moment charnière de son histoire, la situation est grave et la responsabilité des partenaires sociaux est énorme»

Selon un article du quotidien économique Handelsblatt, le groupe entend au total économiser 4 milliards d'euros.

Mise en garde de Scholz

A Berlin, le chancelier Olaf Scholz, via l'un de ses porte-parole, a mis en garde contre une vague de licenciements:

«Le gouvernement veut attendre que la direction de VW se prononce mais la position du chancelier est claire, à savoir que les salariés ne doivent pas subir l'impact d'éventuelles mauvaises décisions prises par le management (de Volkswagen) dans le passé et que la priorité doit être à présent de préserver les emplois»
Wolfgang Büchner

Les plans en préparation surviennent alors que l'économie allemande bat de l'aile avec récession et remontée du chômage, contribuant à la forte impopularité du gouvernement.

La présidente du comité d'entreprise du constructeur s'est insurgée face à la «ferme intention» de Volkswagen «de saigner à blanc les sites industriels» du groupe dans le pays et de provoquer un «chômage de masse» au sein de la marque VW, qui emploie 120 000 salariés en Allemagne.

Réduction de 10%

Le plan prévoit également, selon elle, la réduction de 10% de tous les salaires et leur gel en 2025 et 2026, ce qu'affirme aussi lundi le quotidien Handelsblatt. Le communiqué parle aussi de transferts à l'étranger de nombreuses activités et départements du groupe actuellement basés en Allemagne.

La direction avait provoqué une onde de choc début septembre en annonçant son projet de restructuration, abrogeant dans la foulée l'accord sur la garantie de l'emploi en vigueur depuis trente ans pour les salariés allemands.

«Pour la première fois dans les 87 ans d'histoire du groupe, le géant automobile avait menacé de fermer des sites de production en Allemagne même»

Conflit en vue

Le comité d'entreprise, qui représente les salariés et dispose d'un pouvoir de cogestion sur la stratégie de l'entreprise, s'était engagé à combattre ces plans. Les pouvoirs publics allemands, via l'Etat régional de Basse-Saxe, où VW a son siège, sont aussi actionnaire et ont leur mot à dire.

Les représentants du personnel organisent lundi des réunions d'information dans toutes les usines VW en Allemagne pour informer les salariés des mesures prises par la direction, après deux mois de flou.

La marque subit la baisse de la demande dans plusieurs régions du monde, notamment en Chine, son marché principal, ainsi que le recul de l'électrique dont les ventes patinent depuis des mois.

VW va entamer mercredi le deuxième round de négociation sur un nouvel accord collectif «maison» avec le syndicat de branche IG Metall. Le syndicat réclame une augmentation de salaire de 7% et une meilleure rémunération pour les apprentis, des revendications qui restent très éloignées des vues de la direction.

Des grèves sont possibles chez le premier employeur industriel d'Allemagne après la période de dialogue social obligatoire, soit à partir de décembre. (awp/ats)

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