Un premier groupe de réfugiés fuyant le Nagorny Karabakh est entré dimanche en Arménie, qui a de son côté implicitement reproché à la Russie son manque de soutien dans la foulée de la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes de ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré dans une intervention télévisée:
Une allusion aux relations de longue date qu'entretient ce pays du Caucase avec Moscou héritées de l'époque où il faisait partie, comme l'Azerbaïdjan voisin, de l'URSS. Car l'Arménie est encore membre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire chapeautée par la Russie.
Dans l'après-midi, quelques dizaines d'habitants du Nagorny Karabakh, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont arrivés au centre d'accueil mis en place par le gouvernement arménien à Kornidzor, à la frontière arméno-azerbaïdjanaise.
Non loin de là, dans la ville arménienne de Goris, d'autres installations, équipées de trousses de premiers secours, de mégaphones et de dizaines d'ordinateurs, ont également été vues par l'AFP.
Les autorités du Nagorny Karabakh avaient peu avant annoncé que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur place depuis la précédente guerre, en 2020. L'Azerbaïdjan s'est quant à lui engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie.
Et c'est par le même poste-frontière de Kornidzor que 23 ambulances transportant des «citoyens grièvement blessés» accompagnés de médecins et d'employés de la Croix-Rouge doivent passer, a précisé le ministère arménien de la Santé.
Un homme interrogé par l'AFP à Kornidzor a déclaré avoir fait partie de la «résistance» jusqu'à ce que l'assaut donné par l'Azerbaïdjan oblige les rebelles mercredi à capituler. Un villageois raconte:
Beaucoup craignent à cet égard que la population locale ne fuie massivement, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise. Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la situation humanitaire y demeure très tendue.
Encerclée par les troupes azerbaïdjanaises, sa «capitale», Stepanakert, est ainsi privée d'électricité et de carburant et sa population manque de nourriture et de médicaments, selon un correspondant de l'AFP.
Samedi, un premier convoi d'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est néanmoins entré au Nagorny Karabakh, tandis que, de la tribune de l'ONU à New York, l'Arménie réclamait l'envoi «immédiat» d'une mission des Nations unies, réitérant ses accusations de «nettoyage ethnique».