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A cause du conflit au Karabakh, l'Arménie s'éloigne de la Russie

Pourquoi l'Arménie en veut à la Russie

Erevan a des reproches à faire à Moscou dans la crise au Nagorny Karabakh, alors qu'un premier groupe de réfugiés est entré en Arménie.
24.09.2023, 17:0924.09.2023, 18:08
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Un premier groupe de réfugiés fuyant le Nagorny Karabakh est entré dimanche en Arménie, qui a de son côté implicitement reproché à la Russie son manque de soutien dans la foulée de la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes de ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens.

Moscou «inefficace»

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré dans une intervention télévisée:

«Les systèmes de sécurité extérieure dans lesquels l'Arménie est impliquée se sont révélés inefficaces pour protéger sa sécurité et ses intérêts»

Une allusion aux relations de longue date qu'entretient ce pays du Caucase avec Moscou héritées de l'époque où il faisait partie, comme l'Azerbaïdjan voisin, de l'URSS. Car l'Arménie est encore membre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire chapeautée par la Russie.

Arrivée de réfugiés

Dans l'après-midi, quelques dizaines d'habitants du Nagorny Karabakh, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont arrivés au centre d'accueil mis en place par le gouvernement arménien à Kornidzor, à la frontière arméno-azerbaïdjanaise.

Non loin de là, dans la ville arménienne de Goris, d'autres installations, équipées de trousses de premiers secours, de mégaphones et de dizaines d'ordinateurs, ont également été vues par l'AFP.

Les autorités du Nagorny Karabakh avaient peu avant annoncé que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur place depuis la précédente guerre, en 2020. L'Azerbaïdjan s'est quant à lui engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie.

Et c'est par le même poste-frontière de Kornidzor que 23 ambulances transportant des «citoyens grièvement blessés» accompagnés de médecins et d'employés de la Croix-Rouge doivent passer, a précisé le ministère arménien de la Santé.

Craintes d'une fuite massive

Un homme interrogé par l'AFP à Kornidzor a déclaré avoir fait partie de la «résistance» jusqu'à ce que l'assaut donné par l'Azerbaïdjan oblige les rebelles mercredi à capituler. Un villageois raconte:

«Nos familles étaient dans les abris. On était dans l'armée mais hier on a dû déposer nos fusils. Alors on est parti»

Beaucoup craignent à cet égard que la population locale ne fuie massivement, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise. Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la situation humanitaire y demeure très tendue.

Encerclée par les troupes azerbaïdjanaises, sa «capitale», Stepanakert, est ainsi privée d'électricité et de carburant et sa population manque de nourriture et de médicaments, selon un correspondant de l'AFP.

Samedi, un premier convoi d'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est néanmoins entré au Nagorny Karabakh, tandis que, de la tribune de l'ONU à New York, l'Arménie réclamait l'envoi «immédiat» d'une mission des Nations unies, réitérant ses accusations de «nettoyage ethnique».

«De l'hystérie de masse» de la photographe Laia Abril
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«De l'hystérie de masse» de la photographe Laia Abril
Feelings de la série De l'hystérie de masse (2023).
source: laia abril / laia abril
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Un raz-de-marée inonde un restaurant de plage en Afrique du Sud
Video: watson
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