Des mots et des slogans, à défaut de pouvoir vraiment agir pour l'instant: Joe Biden et Kamala Harris ont promis dimanche de batailler pour le droit à l'avortement, 50 ans jour pour jour après un célèbre arrêt de la Cour suprême.
A New York, environ 300 personnes ont défilé, avec les mêmes slogans que les femmes dans les années 1970, comme «My body, my choice» («Mon corps, mon choix»).
La vice-présidente Kamala Harris s'est jointe à cette attaque. «Comment osent-ils?» s'est-elle exclamée lors d'un discours prononcé en Floride, évoquant ces responsables républicains qui veulent légiférer au niveau fédéral pour restreindre voire supprimer le droit à l'avortement partout aux Etats-Unis. Elle a aussi fustigé «les lois conçues par des extrémistes dans certains Etats dont la Floride» pour restreindre l'accès à l'IVG.
La Floride, dont le gouverneur Ron DeSantis est une étoile montante de la droite américaine, interdit l'avortement après 15 semaines.
Au total, une vingtaine d'Etats gouvernés par les républicains se sont engouffrés dans la brèche ouverte par la Cour suprême, à laquelle Donald Trump a donné une composition résolument conservatrice.
L'organisation de planning familial Planned Parenthood, soulignant que la majorité des Américains est favorable au droit à l'IVG, estime qu'une femme sur trois aux Etats-Unis vit dans un Etat ayant pris de telles mesures.
Dans ses tweets dimanche, Joe Biden martèle que «le droit des femmes à choisir n'est pas négociable» et appelle le Congrès à adopter une loi qui reprendrait les termes de l'arrêt de 1973, en s'imposant aux Etats conservateurs.
Mais ni le démocrate de 80 ans ni la vice-présidente ne se font d'illusions. L'une des deux Chambres du Congrès, la Chambre des représentants, vient de passer aux mains des conservateurs ce qui rend illusoire une grande loi sur l'IVG, que ce soit d'ailleurs pour le protéger ou le saper.
La pression de la droite religieuse, sur ce sujet qui divise l'Amérique depuis des décennies, ne faiblit pas. Des milliers d'opposants à l'avortement ont défilé vendredi pour réclamer aux parlementaires une interdiction nationale.
Le président ne peut lui que prendre des décrets à la portée limitée. Dimanche, la Maison Blanche a par exemple promis de protéger autant que possible l'accès aux pilules qui permettent d'interrompre une grossesse pendant les premières semaines. (ats/jch)