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Brésil: Jair Bolsonaro talonne Lula avant le deuxième tour

epa10220662 Brazilian president and candidate for re-election, Jair Bolsonaro, holds a press conference, at the Palacio do Alvorada in Brasilia, Brazil, 02 October 2022. Former President Luiz Inacio L ...
Jair Bolosonaro est prêt à rattraper son léger retard de 5%.Image: sda

Bolsonaro a fait mentir les sondages et le deuxième tour s'annonce

Au Brésil, le combat entre les deux principaux favoris à la présidence entame son deuxième tour.
03.10.2022, 23:3204.10.2022, 07:00
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Les états-majors de l'ex-président de gauche Lula, un peu sonnés, et du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, galvanisés, se mobilisaient lundi pour quatre nouvelles semaines de campagne lourdes d'incertitudes au Brésil.

Dimanche, au premier tour de la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche, a remporté 48% des voix, devant le président sortant d'extrême droite, à 43%, avec 6 millions de voix d'écart, selon des résultats officiels.

Comme pour le Brexit ou l'élection de Donald Trump qu'ils n'avaient pas vu venir, les sondages se sont lourdement trompés: ils avaient promis à Lula une avance de 14 points dans les intentions de vote (50% contre 36%) et même, peut-être, une victoire dès le 1er tour.

La Bourse de Sao Paulo a salué ces résultats lundi avec une hausse de plus de 4% en matinée, alors que les milieux économiques, même avec des réserves, continuent de soutenir Jair Bolsonaro et ses politiques libérales.

Décevant pour Lula

Lula, pour qui ce résultat est très décevant, devait rencontrer dans l'après-midi son colistier de centre droit, l'ex-gouverneur Gerald Alckmin pour une «réunion de coordination de campagne» à Sao Paulo.

«Je peux vous dire que nous allons gagner cette élection. C'est juste une prolongation», a déclaré devant ses partisans le vieux lion de la politique brésilienne tard dimanche soir, tout de même visiblement affecté par cette déception électorale.

«Demain (lundi) je commence à faire campagne», a dit Lula, en promettant «plus de déplacements et d'autres meetings» à la rencontre des Brésiliens pour décrocher un 3e mandat le 30 octobre.

Il a dit attendre avec impatience «le débat en tête à tête» avec son adversaire, «pour voir s'il continuera de mentir».

«Contre tout et tous, nous avons eu plus de voix au 1er tour qu'en 2018, près deux millions»
Bolsonaro exultait sur son compte Twitter

«Par la grâce de Dieu, jamais je n'ai perdu une élection et je sais que nous n'allons pas perdre cette fois-ci alors que la liberté du Brésil entier dépend de nous», lâche l'actuel président.

Troubles dans la rue

Les élections générales organisées au Brésil dimanche ont aussi été un succès inespéré pour les Bolsonaristes aux postes de gouverneurs et au Congrès, surtout au Sénat, qui a vu l'arrivée d'une vague ultra-conservatrice. Des anciens ministres du gouvernement ont été élus.

«Nous allons voir un 2e tour radicalement polarisé», prévoit Bruna Santos, du Brazil institute, alors que le Brésil est déjà très fracturé après quatre ans de mandat Bolsonaro.

Pour Paulo Calmon, politologue de l'Université de Brasilia, «la course va être encore plus ouverte et promet une dispute acharnée» et «Bolsonaro maintient toutes ses chances de réélection».

«La partie pour le second tour va être dure», renchérit Marco Antonio Teixeira, de la fondation Getulio Vargas (FGV): «il n'y a que cinq points d'écart» entre Lula et Bolsonaro, «on va connaître une période très tendue».

Le revers de Lula accorde même à Bolsonaro «un mois supplémentaire pour provoquer des troubles dans les rues», estime pour sa part Guilherme Casaroes, de la Fondation Getulio Vargas.

Il considère, lui aussi, que:

«Les chances de Lula d'être élu sont nettement plus faibles»

«On ne peut pas exclure que Bolsonaro galvanise sa base et l'encourage à pourchasser les supporters de Lula», abonde M. Shifter, analyste de l'Inter-American Dialogue.

Entre les deux camps «il y a beaucoup de rancoeur, de haine et il ne serait pas surprenant que cela conduise à des troubles», alors que la campagne a déjà connu des violences.

Détestation des sondages

Arrivés en 3e et 4e position de la présidentielle, Simone Tebet (MDB du centre droit), qui a obtenu 4% des voix et Ciro Gomes (PDT, centre gauche, 3%) vont être très courtisés.

«Les électeurs de Simone Tebet et Ciro Gomes, environ huit millions de personnes, vont décider qui sera le prochain président», estime Bruna Santos.

Le premier tour aura conforté Jair Bolsonaro dans sa détestation des sondages, qui le plaçaient loin derrière Lula depuis des semaines.

«On a fait mentir les sondages!», a exulté dimanche soir le président populiste, qui dit préférer prendre le pouls des Brésiliens dans la rue, lors de ses grands meetings ou lors de bains de foule.

Pour Guilherme Casaroes, «les instituts de sondage, qui ont donné des projections inconsistantes à la fois pour les élections présidentielles et celles des Etats vont devoir se réinventer». (ats/afp/svp)

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