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Jair Bolsonaro: rebondissements dans le scandale d'espionnage

Nouveaux rebondissements dans le scandale d'espionnage sous Bolsonaro

epaselect epa11292738 Former Brazilian president Jair Bolsonaro attends a march in his support in Rio de Janeiro, Brazil, 21 April 2024. Former Brazilian president Bolsonaro (2019-2022) called for a m ...
Jair Bolsonaro en avril dernier à Rio de Janeiro.Keystone
Le scandale d'espionnage qui éclabousse Jair Bolsonaro a pris une nouvelle ampleur jeudi, avec la publication d'une liste de personnalités sous surveillance lorsqu'il était président du Brésil.
11.07.2024, 23:01
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Le scandale d'espionnage présumé de personnalités politiques et de journalistes sous l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a pris de l'ampleur jeudi, avec une opération policière contre des suspects et la révélation de l'identité de personnes surveillées illégalement.

Au pouvoir de 2019 à 2022 et toujours leader incontesté de la droite et de l'extrême droite, Bolsonaro n'est pas directement ciblé par cette enquête, contrairement à son fils Carlos, soupçonné d'avoir coordonné à l'époque un «cabinet de la haine» actif sur les réseaux sociaux.

Mais c'est un souci supplémentaire pour l'ancien chef d'Etat qui, visé par une foule d'enquêtes, dénonce une «persécution» du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

La révélation des noms des personnes qui auraient été victimes d'espionnage illégal donne de plus en plus à cette affaire une allure de scandale d'Etat.

Parmi elles: l'influent président de la chambre des députés, Arthur Lira (droite), et son prédécesseur, Rodrigo Maia (centre-droit), selon un rapport d'enquête rendu public jeudi par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, chargé de l'affaire.

Ce puissant magistrat, bête noire du clan Bolsonaro, est lui-même cité dans ce rapport comme une des personnes espionnées, tout comme trois autres membres de cette Cour, dont son président actuel, Luis Roberto Barroso.

La liste comprend également l'ancien gouverneur de Sao Paulo, Joao Doria (droite), et des journalistes renommés comme Monica Bergamo, chroniqueuse politique du quotidien Folha de S. Paulo, ou Vera Magalhaes, du journal O Globo.

Mandats d'arrêt et perquisitions

Quelques heures avant ces révélations, la police fédérale brésilienne (PF) a déclenché jeudi à l'aube une nouvelle opération de grande envergure, munie de cinq mandats d'arrêt et sept mandats de perquisition.

«L'espionnage utilisant l'appareil de l'Etat contre des personnes considérées comme des adversaires de l'ex-président est un comportement de gouvernement totalitaire et criminel, digne des pires dictatures»
Rodrigo Maia

Les mandats d'arrêt visent des influenceurs soupçonnés de désinformation et des policiers qui travaillaient pour l'Agence brésilienne de renseignement (Abin).

Ils sont soupçonnés d'être membres d'une «organisation criminelle» ayant créé de «faux profils» sur les réseaux ou «diffusé de fausses informations» sur des «membres des trois pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire, ndlr) et des journalistes».

«Milice numérique»

Les suspects «ont pris part à une organisation infiltrée dans l'Abin pour obtenir des avantages politiques, produire de la désinformation, attaquer des adversaires politiques (...) et déstabiliser les institutions démocratiques», a souligné le juge Alexandre de Moraes dans l'ordre judiciaire qui autorise l'opération policière de jeudi.

En février, la PF avait perquisitionné une résidence où séjournait la famille Bolsonaro dans la cité balnéaire d'Angra dos Reis, près de Rio de Janeiro, dans le cadre de cette enquête.

Les policiers s'étaient également rendus à des adresses liées à Carlos Bolsonaro.

Le deuxième fils de l'ex-président est soupçonné d'avoir été aux avant-postes d'un «cabinet de la haine», une «milice numérique» chargée de dénigrer des opposants sur les réseaux sociaux, et de disséminer de fausses informations.

Logiciel espion israélien

Le scandale a éclaté en octobre, quand une première opération policière s'était soldée par l'arrestation de deux hauts fonctionnaires de l'Abin soupçonnés d'avoir utilisé illégalement le logiciel espion israélien FirstMile.

Acquis par le gouvernement brésilien fin 2018, peu avant l'arrivée au pouvoir du leader d'extrême droite, ce logiciel permet la géolocalisation d'individus à travers le signal émis par leurs téléphones mobiles.

Condamné l'an dernier à huit ans d'inéligibilité, notamment pour diffusion de fausses informations, Jair Bolsonaro est quant à lui cerné par les affaires.

La semaine dernière, la PF a réclamé son inculpation dans un autre dossier: il est soupçonné de s'être approprié des objets de luxe offerts comme cadeaux d'Etat au Brésil par des pays étrangers, notamment des bijoux reçus de la part du gouvernement saoudien. (jch/ats)

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