Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué que trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé samedi le détroit de Taïwan.
Les navires se sont dirigés «à l'ouest de la ligne médiane en direction du nord», a-t-il ajouté, en référence à cette frontière invisible tracée unilatéralement par les Etats-Unis durant la Guerre froide, que Pékin refuse de reconnaître.
Si la présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée et fait l'objet d'annonces presque quotidiennes par Taipei, celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.
La Chine considère Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de dix ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l'île.
Cette dernière démonstration de force de Pékin intervient un peu plus d'un mois après la fin de ses grandes manœuvres militaires chinoises autour de l'île, en avril, qui ont visé à encercler pendant trois jours Taïwan.
Au cours de ces exercices, Pékin a simulé des bombardements ciblés contre l'île autonome et un encerclement de Taïwan, dont les autorités avaient détecté 12 navires de guerre chinois et 91 avions au dernier jour des opérations.
Des avions de chasse avaient également été déployés depuis le porte-avions chinois Shandong et avaient franchi la ligne médiane, avait à l'époque indiqué le ministère taïwanais de la Défense.
Ces manœuvres militaires de la Chine sont intervenues quelques jours après la rencontre de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir. (dal/afp)