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Assaut du Capitole: la défaite de Donald Trump a servi de détonateur

Assaut du Capitole: la défaite de Donald Trump a servi de détonateur

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Image: sda
A Washington, après près d'un an d'enquête, un groupe d'élus livre un récit minutieux sur les manoeuvres de l'ancien président américain entre le soir de l'élection présidentielle et l'assaut du Capitole.
14.06.2022, 03:3514.06.2022, 07:16
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Son ministre de la Justice, une ribambelle de conseillers, et même sa propre fille... une commission parlementaire a fourni lundi une chronologie troublante sur la façon dont Donald Trump a tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite à la présidentielle de 2020, assurant que l'élection lui avait été «volée», malgré les dénégations répétées de ses plus proches fidèles.

«Avant même l'élection, M. Trump avait décidé que, qu'importent les faits et la vérité, s'il perdait l'élection, il affirmerait qu'elle était truquée»
Zoe Lofgren, élue démocrate membre de cette commission

L'avocat de Trump «en état d'ébriété»

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre 2020, Joe Biden et Donald Trump sont au coude-à-coude:

«Il devenait évident que l'élection ne serait pas décidée ce soir-là»
Ivanka Trump, la fille de l'ancien président et à l'époque une de ses plus proches conseillères.

Pourtant, peu avant 02h30 du matin, Donald Trump se présente devant les télévisions américaines depuis les salons de la Maison Blanche:

«Honnêtement, nous avons gagné l'élection»
Donald Trump, malgré le décompte toujours en cours.

Un des seuls à encourager le président dans sa démarche ce soir-là? Son avocat personnel, Rudy Giuliani, qui selon un des conseillers du président témoignant devant la commission, était «clairement en état d'ébriété».

Le président «en colère»

Le 7 novembre 2020, juste avant 11h30, Joe Biden est déclaré vainqueur. Ce même jour, le directeur de campagne de Donald Trump assiste à une réunion avec le président sortant:

«Nous lui avons dit ce que nous pensions être ses chances de victoire à ce stade, qu'il y avait peut-être 5 ou 10% de chances»
Bill Stepien, le directeur de campagne de Trump

Le président «était de plus en plus en colère», raconte Stepien. Le dirigeant décide de changer ses équipes pour s'entourer de personnes qui le soutiennent dans sa croisade.

Le 19 novembre, cette nouvelle équipe juridique tient une conférence de presse des plus déroutantes. Sidney Powell, une des avocates de Donald Trump, accuse pêle-mêle le Venezuela, Cuba et les démocrates d'avoir ourdi un complot électoral.

A ses côtés, Rudy Giuliani, dénonce «un scandaleux rideau de fer de censure». Sous la chaleur des projecteurs, un liquide marron, de la teinture capillaire, commence à dégouliner sur ses tempes.

«Des âneries»

Quatre jours plus tard, le ministre de la Justice, Bill Barr, se rend à la Maison Blanche. «C'était un peu gênant», confie le ministre dans une vidéo retransmise lundi par la commission.

A plusieurs reprises, dit-il, les deux hommes ont examiné ensemble les supposées fraudes à l'élection avancées par Donald Trump. «Des âneries», selon le ministre de la Justice qui démissionnera le 14 décembre.

Dans le mois qui suivra, Donald Trump et son entourage continueront à véhiculer «ces mensonges» sur la fraude électorale pour récolter des dons, a argué la commission. Inondant ses partisans de dizaines de courriels par jour, son équipe de campagne amassera 250 millions de dollars entre le jour de l'élection et le 6 janvier 2021, a-t-elle révélé.

«Le grand mensonge était aussi une grande arnaque», a fustigé l'élue Zoe Lofgren, connue pour avoir travaillé sur les mises en accusation devant le Congrès de trois présidents: Richard Nixon, Bill Clinton... et Donald Trump.

«Chasse aux sorcières»

L'ancien locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois dénoncé cette enquête parlementaire, la qualifiant de «chasse aux sorcières», qui fait selon lui «honte à l'Amérique».

Lors de quatre auditions à venir, la commission dite «du 6 janvier» continuera à présenter ses conclusions sur son année d'enquête, plaçant Donald Trump au coeur «d'une tentative de coup d'Etat».

Le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, qui a assuré suivre «toutes les auditions» de cette commission, a promis lundi de demander des comptes à tous les acteurs du 6 janvier 2021, «quel que soit leur rang, leur position, et qu'ils aient été présents ou non» lors de l'assaut du Capitole. (ats/jch)

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