L'assaut du Capitole a été la «culmination d'une tentative de coup d'Etat»: une commission d'enquête parlementaire a placé jeudi Donald Trump au centre d'un «complot» visant à le maintenir au pouvoir.
Depuis près d'un an, un groupe d'élus - sept démocrates et deux républicains - a entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.
Pour appuyer ses conclusions, la commission du «6 janvier» a diffusé des images inédites et extrêmement violentes de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020.
Ces vidéos montrent une marée humaine prenant d'assaut le siège du Congrès, s'attaquant à des policiers, appelant à «pendre» le vice-président Mike Pence et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone au milieu d'une foule en délire.
Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ses manifestants de «pacifiques» et assurant qu'il y a «de l'amour dans l'air».
La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers le 6 janvier, comparant les abords du Capitole à «une zone de guerre»:
L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des «Proud Boys» pendant l'assaut, a lui confié avoir été choqué par la «colère» qu'il a vue parmi les membres du groupe.
Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 a été entachée de fraudes. Et ce malgré les innombrables preuves du contraire.
Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait jeudi l'éloge de cette journée, assurant que l'assaut du Capitole était le «plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur».
La majorité des républicains rejettent ces travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des Etats-Unis».
Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.
L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été l'une des rares voix du Grand old party (GOP) à oser ouvertement le critiquer, a pris directement ses collègues républicains à partie: «Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera». (ats/jch)