Le lancement jeudi de la plus grande fusée du monde, baptisée Starship, a suscité beaucoup d'émotion auprès des employés de SpaceX. Le compte à rebours a d'abord dû être interrompu, mais l'énorme engin de 120 mètres de haut a tout de même réussi à s'élever dans le ciel sous les applaudissements des centaines de spectateurs réunis pour assister à l'événement.
Tout semblait bien se passer jusqu'à ce que, peu avant la séparation des étages, plusieurs moteurs tombent en panne et que la fusée se mette à vaciller, puis à échapper à tout contrôle. Finalement, l'engin spatial – sans pilote ou passagers à son bord – a explosé à une altitude de 39 kilomètres au-dessus du golfe du Mexique.
SpaceX, qui avait prévu d'envoyer Starship en orbite terrestre pour un vol d'essai de 90 minutes, a écrit par la suite qu'il y avait eu une «désintégration rapide et non planifiée avant la séparation des étages».
Vendredi, l'entreprise spatiale a donné quelques détails supplémentaires. Le vaisseau aurait été détruit de manière contrôlée pour des raisons de sécurité, a déclaré SpaceX. Concrètement, «le système d'interruption de vol a été activé dans le lanceur et dans le vaisseau spatial». Il s'agirait d'une procédure habituelle en cas de perte de contrôle d'une fusée, afin d'éviter de mettre en danger les personnes au sol. Les raisons de la panne des propulseurs ne sont en revanche pas connues.
L'entreprise considère toujours que cet essai a été une réussite. «Le succès de ce test réside dans ce qu'il nous permet d'apprendre», a expliqué SpaceX.
La National aeronautics and space administration (Nasa) a choisi Starship pour envoyer des hommes sur la Lune fin 2025, pour la première fois depuis plus de 50 ans, dans le cadre de la mission Artémis 3. Idéalement, la fusée serait même destinée à des vols vers Mars.
Starship se compose d'un lanceur de 70 mètres de haut appelé Super Heavy et d'une navette spatiale de 50 mètres équipée de propulseurs supplémentaires.
La fusée devrait pouvoir emporter jusqu'à 150 tonnes de chargement en orbite. Mais sa véritable innovation est qu'elle doit être entièrement réutilisable. A terme, Super Heavy devra revenir se poser contre sa tour de lancement et le vaisseau Starship devra, lui, revenir se poser sur Terre à l'aide de rétrofusées. Après plusieurs tests en 2020 et 2021, un prototype du premier étage avait finalement réussi son atterrissage. (dom)
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder