Avec des pointes à plus de 40 degrés, une vague de chaleur asphyxiait l'Espagne lundi avant de gagner la France mardi, un épisode «anormal» pour la période, provoqué par le réchauffement climatique.
Selon l'Aemet, les températures dépasseront les 40 degrés dans le centre et le sud du pays et pourraient même grimper jusqu'à 43 degrés en Andalousie (sud), notamment à Cordoue ou Séville. Et le mercure ne descendra pas la nuit en-dessous des 20 ou 25 degrés, dans ces parties de l'Espagne.
Selon les scientifiques, la multiplication des vagues de chaleur, notamment en Europe, est une conséquence du réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre accroissent en effet leur puissance, leur durée et leur fréquence.
Sur les dix derniers mois, l'Espagne a traversé quatre épisodes de températures extrêmes: une vague de chaleur en août 2021 lorsque le record de la température la plus élevée jamais enregistrée dans le pays a été battu (47.4 degrés à Montoro, dans le sud), des températures «exceptionnellement hautes» entre Noël et le jour de l'An, une vague précoce en mai et la vague actuelle.
En France, un record a été enregistré lundi pour un mois de juin, avec 37.6°C à Cuers (sud-est). Cet air chaud arrivera mardi par le sud-ouest du pays où les températures pourraient atteindre 35-36°C, avant de se diffuser sur toute la moitié sud mercredi puis vers le nord.
Des restrictions d'utilisation de l'eau ont déjà été instaurées dans 35 départements français, soit près d'un tiers du pays.
Cette vague de chaleur intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué, sur une grande partie de la France, une sécheresse des sols qui fait craindre pour les récoltes et crée des conditions propices aux incendies.
Le département du Gard a d'ailleurs connu lundi plusieurs départs de feu importants. L'un a détruit 60 bungalows dans l'un des plus grands campings d'Europe, au Grau-du-Roi, et près de 150 hectares ont été brûlés. Aucun des 3000 vacanciers enregistrés n'a été blessé.
Au Portugal, cette vague de chaleur, qui a commencé vendredi et devrait également se prolonger jusqu'à la fin de la semaine, a entraîné des températures oscillant entre 30 et 35 degrés et pouvant atteindre 40 degrés dans certaines régions, d'après l'Institut météorologique national.
Alors que le pays a enregistré le mois de mai le plus chaud depuis 1931 et que la quasi-totalité de son territoire souffre d'une «sécheresse sévère», le risque de feux de forêts est au plus haut.
Même scénario en Espagne où, selon l'Aemet, le risque d'incendies est «extrême» sur l'immense majorité du territoire. (ats/jch)