L'ex-président américain Donald Trump a témoigné mercredi dans une affaire de diffamation lancée par une ancienne journaliste, qui l'accuse de l'avoir violée dans les années 1990. Selon le New York Times, la déposition a été faite de sa résidence de Mar-a-Lago.
Un juge du tribunal fédéral de Manhattan a rejeté le 12 octobre une requête du milliardaire âgé de 76 ans, pour reporter encore sa déposition sous serment devant la justice américaine, l'ancien chef d'Etat contestant systématiquement depuis trois ans cette action en diffamation lancée en 2019.
E. Jean Carroll, ancienne chroniqueuse du magazine Elle, accuse Trump de l'avoir diffamée pour avoir qualifié de «mensonge complet», en juin 2019, ses accusations de viol dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais au milieu des années 1990.
Le président républicain, alors en exercice (2017-2021), avait affirmé qu'il ne l'avait jamais rencontrée et qu'elle n'était «pas son genre de femme».
La plainte en diffamation a été retardée par des batailles de procédure, notamment pour savoir si Donald Trump devait être représenté par le gouvernement américain, puisqu'il était président au moment des déclarations incriminées.
Les avocats de l'ancien président ont toujours affirmé que leur client était protégé par son immunité, notamment pour des propos diffamatoires qu'il aurait tenus durant son mandat. Mais comme l'a relevé mardi le site Vice News, l'homme d'affaires s'est livré à une nouvelle diatribe le 12 octobre sur son réseau social Truth Social, tournant en dérision les accusations de viol d'E. Jean Carroll.
Ainsi, selon des juristes cités par Vice News, la plaignante pourrait arguer du fait que l'ex-dirigeant américain, cette fois comme simple citoyen, l'a de nouveau diffamée.
Dans son ordonnance du 12 octobre, le juge chargé de l'affaire avait indiqué qu'E. Jean Carroll pourrait réclamer des dommages-intérêts à Donald Trump pour le viol allégué, une fois entrée en vigueur le 24 novembre, une loi de l'Etat de New York permettant de porter plainte au civil sans tenir compte des délais de prescription. (ats/jch)