Un ex-policier du Colorado a été condamné à cinq ans de prison pour l'arrestation violente d'une femme de 73 ans souffrant de troubles cognitifs. Elle avait eu le bras cassé, le poignet foulé et l'épaule démise lors de cette interpellation. Les explications en 5 points.
La septuagénaire s'était rendue en juin 2020 dans un supermarché de la ville de Loveland, dans le Colorado, dans l'ouest des Etats-Unis d'Amérique, afin d'acheter de menus articles pour un montant de 14 dollars. Mais selon son avocate, elle avait omis de payer en raison de sa démence, ce qui avait amené les employés du magasin à appeler la police, bien qu'ils aient pu récupérer les marchandises.
C'est sur le bord de la route qu'un policier avait rattrapé la septuagénaire qui rentrait chez elle à pied. Comme elle refusait d'obéir à ses injonctions, qu'elle ne comprenait vraisemblablement pas, il l'a ceinturée et plaquée au sol pour la menotter, lui tordant les bras dans le dos.
«Je rentre chez moi», répétait en boucle la victime, visiblement désorientée. Les images de cette arrestation brutale, filmée par la caméra embarquée équipant le policier, avaient suscité une vive émotion à l'époque. Des images de vidéosurveillance, prises dans le commissariat un peu plus tard, montraient l'agent et d'autres collègues s'esclaffer en se repassant la scène.
«Prêts pour le 'pop'? Je pense que c'était son épaule», disait en riant le policier, qui a depuis lors quitté la police de Loveland de même que deux de ses collègues.
Durant son procès, l'ex-policier a plaidé coupable de cette agression. Il a présenté jeudi ses excuses à la famille de la victime, se disant «vraiment honteux» de ses actes, rapporte le Denver Post.
Mais pour la juge, «cette affaire ne porte pas sur une erreur». «Il s'agit d'un jeune policier qui a utilisé sa position de pouvoir et d'autorité pour faire étalage de sa dureté, au mépris de tout sentiment d'humanité et qui a fait preuve d'une inquiétante tournure d'esprit criminelle», a-t-elle lancé en rendant son jugement.
Les enquêtes internes menées sur cet incident n'avaient initialement rien trouvé à redire sur le comportement de l'agent. Mais l'an dernier, la ville de Loveland avait conclu un accord amiable portant sur le versement de 3 millions de dollars d'indemnités à la famille de la victime, qui la poursuivait au civil. (ats/myrt)