A un mois des élections américaines de mi-mandat, des candidats redoublent d'inventivité pour toucher les électeurs, sans crainte du ridicule, de l'imprudence ou de l'intime. Comme en témoignent ces insolites de campagne.
Il traite son adversaire de «poule mouillée»... en tenant dans ses bras une poule. Joe Cunningham, candidat au poste de gouverneur de Caroline du Sud, a ainsi interpellé son adversaire, l'actuel gouverneur républicain Henri McMaster, pour qu'il participe à davantage de débats télévisés.
«Allez, monsieur le Gouverneur, ne soyez pas une poule mouillée», a lancé jeudi le jeune candidat démocrate, tenant dans ses bras un gallinacé femelle judicieusement nommé «Henrietta McMaster». «Moi, je ne suis pas une poule mouillée, je n'ai pas peur de défendre mes points de vue», a-t-il ajouté face à la presse. Avec l'espoir que sa campagne prenne ainsi son envol?
Debout sur fond blanc, John Kennedy attaque les démocrates, un aquarium vertical contenant des méduses à sa droite. «La gauche pense que trier les gens à notre frontière méridionale est raciste», «la gauche pense que les fonctionnaires ont un droit constitutionnel à parler de sexualité à des enfants de cinq ans», lance le sénateur républicain de Louisiane.
«C'est frustrant de voir comment notre pays, fondé par des génies, est dirigé par des idiots. Mais je suis un optimiste, j'ai de l'espoir pour mes amis progressistes», raille-t-il, sourire en coin, en se rapprochant des petites créatures gélatineuses dans le bocal.
Ray Perkins est le patron du restaurant «Chubby Ray» à Jeffersontown, petite bourgade de la banlieue de Louisville, dans le Kentucky. Il est aussi candidat pour être maire et n'hésite pas à tirer profit de la réputation de son établissement en affichant le nom de son enseigne sur ses tracts de campagne.
Mais, a remarqué une chaîne locale, il a peut-être poussé la logique trop loin: un unique prospectus pour sa campagne et son restaurant a été distribué dans les boîtes aux lettres. A gauche sur fond bleu, sa trombine et ses slogans; à droite, un coupon de réduction pour burgers et pizzas.
C'est un clip de campagne qui s'ouvre comme tant d'autres: une candidate qui parle de sa famille sur des images de leur ferme en Louisiane, aux côtés de son mari, de sa fille qui s'occupe des poules... «Et quelqu'un d'autre va nous rejoindre», ajoute en voix off Katie Darling, le ventre rond.
Les plans suivants montrent cette néophyte en politique entrer à l'hôpital. «Nous devons prendre soin des femmes enceintes, et non mettre leurs vies en danger», dit la démocrate, alors qu'on comprend qu'en réalité, elle va accoucher. On voit ensuite la parturiente en plein travail, puis avec son nouveau-né.
En dévoilant ce moment si intime, Katie Darling a expliqué soutenir le combat pour le droit à l'avortement dans l'un des Etats qui, depuis la décision de la Cour suprême, interdit les interruptions volontaires de grossesse (IVG). (ats/myrt)