Pour ce «discours sur l'autorité au coeur de la République» – donné à l'occasion de son centième jour à la tête du gouvernement – le Premier ministre français Gabriel Attal avait choisi Viry-Châtillon, dans la banlieue sud de Paris, une ville marquée par la mort d'un adolescent de 15 ans, passé à tabac près de son collège.
Dans cette affaire qui a suscité, avec d'autres, une vive émotion en France, quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour assassinat. Ils ont tous été placés en détention provisoire.
Gabriel Attal a sonné la «mobilisation générale de la nation pour renouer avec ses adolescents et juguler la violence», se donnant huit semaines pour faire aboutir un «travail collectif» sur ce sujet. Et de poursuivre:
Parmi les dispositions annoncées, davantage de temps passé au collège, des élèves perturbateurs qui seront sanctionnés dans l'obtention de leurs diplômes, ou encore l'élaboration de mesures pour réguler la dépendance aux écrans.
Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation entend s'inscrire dans le droit fil de sa déclaration de politique générale.
En Conseil des ministres ce mercredi, Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement de se lancer dans une grande concertation pour trouver des solutions au «surgissement de l'ultraviolence», en particulier parmi les plus jeunes. Charge au Premier ministre de lancer cette concertation, avec les groupes parlementaires et différents acteurs, avec l'objectif d'aboutir à un projet de loi avant l'été.
En France, la dégradation de la situation budgétaire, avec une première salve de dix milliards d'euros d'économies et un exercice à renouveler avant l'été, promet également de tendre le débat politique, y compris au sein de la majorité. Quant à la droite, elle menace le gouvernement d'une motion de censure sur ce dossier.
Gabriel Attal entend néanmoins poursuivre ses projets de réforme, tout à sa priorité accordée au «travail et aux classes moyennes», en projetant notamment de durcir à nouveau les conditions d'indemnisation du chômage.
Dans ce contexte, et à moins de deux mois des élections européennes du 9 juin, la liste du camp présidentiel conduite par Valérie Hayer continue d'être distancée dans les sondages par l'extrême droite conduite Jordan Bardella du Rassemblement national (RN). Elle voit même son avance se réduire fortement avec la liste PS-Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann. (ag/ats)