«On a une correspondance à Paris qu'on va rater, ça va être l'enfer»: la SNCF n'avait toujours pas rétabli la situation en ce début de week-end et au lendemain d'une attaque «massive» contre le réseau TGV. Cette dernière n'a pour l'heure n'a pas été revendiquée.
La situation s'améliore, mais le trafic ferroviaire restera perturbé samedi. En moyenne sept TGV sur dix vont circuler sur les axes Nord, Bretagne et Sud-Ouest, avec des retards moyens de une à deux heures, a annoncé la SNCF samedi matin. La circulation a repris normalement sur la ligne à grande vitesse Est.
Des dérangements sont aussi à prévoir «sur l'axe Nord» mais cela «devrait s'améliorer sur l'axe Atlantique pour les retours de week-end». L'axe Sud-Est n'est pas touché.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant à proximité des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau.
Une opération «bien préparée», organisée par une «même structure», a indiqué une source proche de l'enquête. Pour l'heure, aucune revendication n'a été reçue.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs.
Les investigations mobilisent plus de cinquante enquêteurs de la gendarmerie, selon une autre source proche du dossier. Des prélèvements effectués sur les différents lieux ont été envoyés aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour être analysés en urgence, a-t-on indiqué de même source.
L'attaque est survenue à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale, suscitant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin.
Situation exceptionnelle oblige, en gare, des agents SNCF ont fait preuve de souplesse, laissant entrer davantage de personnes que de places assises dans les trains ou s'abstenant de contrôler des billets.
Les incendies volontaires ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est).
Un acte de malveillance a en revanche été déjoué sur la LGV Sud-Est, à Vergigny (Yonne), par des cheminots qui menaient des opérations d'entretien pendant la nuit, selon le PDG de la compagnie, Jean-Pierre Farandou.
Des sabotages similaires avaient eu lieu l'an dernier en Allemagne, ou sur la LGV Est, en janvier 2023. (chl/ats)