Le ministre français des comptes publics, Gabriel Attal, doit dévoiler lundi un nouveau plan triennal (2023-2025) destiné à renforcer la lutte contre les trafics illicites de tabac. De son propre aveu, le phénomène est en pleine «explosion» en France.
Selon les statistiques publiées par les douanes, plus de 284 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies en 2020, 402 tonnes en 2021 et déjà plus de 600 tonnes, dont plus de deux tiers de cigarettes, sur les dix premiers mois de 2022.
Dans un document obtenu samedi par l'AFP, Gabriel Attal explique que:
Entre autres mesures phares, il prévoit le déploiement d'une dizaine de camionnettes équipées de scanners à rayons X capables de passer au crible un véhicule en soixante secondes, détaille ce document.
Ce plan annonce aussi la formation, sur un modèle testé à Lyon, de groupes de lutte anti-trafic de tabac «capables de mener des opérations coups de poing et des enquêtes» dans les neuf principales zones identifiées de contrebande du pays.
Un réseau «cybertabac» sera en outre mis en place pour dépister les trafics sur Internet ou les réseaux sociaux. Un effort consenti pour développer les outils de «douane scientifique» permettra de tracer l'origine du tabac de contrebande, afin de mieux déterminer les circuits des trafics.
Signe de la vitalité du trafic, les douanes ont découvert en décembre 2021 et en septembre dernier dans la même ville de Poincy deux «usines» de fabrication clandestine de cigarettes, les premières démantelées en France. La contrebande de tabac «commence à revêtir les aspects du trafic de stupéfiants», a précisé le patron de la direction du renseignement douanier (DNRED). (sas/ats)