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Guerre contre l'Ukraine

Combattants étrangers en Ukraine: ce que l'on sait

Ce que l’on sait des étrangers qui se battent en Ukraine

Kiev dit avoir capturé des Chinois pro-Russes, relançant les tensions autour des combattants étrangers. Les deux camps s’accusent d’en recruter.
11.04.2025, 05:4811.04.2025, 05:48
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L'Ukraine a affirmé mardi avoir fait prisonniers, pour la première fois, des ressortissants chinois combattant pour la Russie, Moscou et Kiev s'accusant mutuellement d'employer des soldats étrangers depuis le début de l'invasion russe.

Kiev emploie bien des militaires étrangers, mais se montre bien plus transparent que le Kremlin quant à leur déploiement et a même créé des brigades spécialisées au sein de son armée. Voici ce que l'on sait sur ces combattants qualifiés, suivant les points de vue de chaque côté du champ de bataille, de «mercenaires» ou de «volontaires».

Depuis quand?

Le 27 février 2022, trois jours après le début de l'invasion russe, Volodymyr Zelensky avait appelé «tous les citoyens des pays étrangers qui sont des amis de l'Ukraine» à venir se battre contre Moscou. L'armée ukrainienne a ensuite créé, début mars 2022, «la Légion internationale de défense de l'Ukraine».

Le Kremlin n'a jamais lancé d'appel similaire, mais des allégations sur la présence de soldats étrangers combattant pour Moscou ont également commencé à apparaître dès les premiers mois de l'invasion.

Quelles nationalités?

De nombreuses nationalités sont présentes sur le front. Dans les premiers mois de la guerre, le renseignement militaire ukrainien (GUR) estimait à plus de 20 000 le nombre de volontaires venus de 52 pays différents. Sur le terrain, côté ukrainien, l'AFP a rencontré des combattants colombiens, américains, japonais, français, irlandais, russes, biélorusses...

Côté russe, des combattants notamment de Cuba, du Népal, d'Inde, de Sierra Leone et de Somalie ont pris part à l'invasion, d'après les témoignages de prisonniers de guerre faits par Kiev ou ceux de leurs proches. Plusieurs centaines de ressortissants des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale ont aussi été recrutés par Moscou, selon des médias locaux.

A partie de l'automne 2024, Kiev et ses alliés ont également affirmé que des milliers de militaires nord-coréens avaient été déployés sur le champ de bataille, ce que n'ont jamais confirmé Moscou et Pyongyang.

Combien sont-ils payés?

Pour l'Ukraine, selon le site de recrutement de la Légion internationale de défense de l'Ukraine, la rémunération correspond à «la solde standard d'un soldat ukrainien». Elle s'échelonne entre 550 dollars par mois pour les positions éloignées de la ligne de front et jusqu'à 4800 dollars par mois pour le déploiement au combat, sans compter d'éventuelles primes.

Concernant les troupes combattant pour Moscou, le groupe paramilitaire Wagner, avant la révolte avortée de son chef Evguéni Prigojine en juin 2023 et sa reprise en main par le ministère russe de la Défense, proposait également des salaires très attractifs. Début 2024, l'AFP avait également repéré, en Inde, des vidéos faisant la promotion d'emplois de «soutien de l'armée» russe promettant jusqu'à 3600 dollars par mois.

Où sont-ils déployés?

L'AFP a rencontré des combattants étrangers un peu partout sur le front, côté ukrainien. La Légion internationale de défense de l'Ukraine précise avoir participé à la bataille de Bakhmout, l'une des plus féroces depuis le début de l'invasion. Selon Kiev, Moscou, pour sa part, aurait déployé l'essentiel de ses soldats étrangers – des milliers de militaires nord-coréens – dans la région russe de Koursk pour repousser les troupes ukrainiennes qui y avaient mené une offensive à partir d'août 2024.

Mercenaires ou volontaires?

Depuis 2022, la Russie, où le «mercenariat» est lourdement puni par le code pénal bien qu'elle dispose elle-même de plusieurs groupes paramilitaires, a condamné à plusieurs reprises des étrangers combattant au sein de l'armée ukrainienne qu'elle considère comme des «mercenaires» et non comme des volontaires.

Elle accuse généralement ces combattants d'être uniquement attirés par l'appât du gain ou par «néonazisme», suivant son récit accusant l'armée ukrainienne d'abriter des unités rélevant de cette idéologie.

En Ukraine, l'AFP a rencontré à plusieurs reprises des soldats se décrivant comme «volontaires» combattant pour des motivations politiques: russes opposants à Vladimir Poutine, Bélarusses luttant contre le régime d'Alexandre Loukachenko allié de la Russie, ou encore Français craignant une expansion du conflit à l'Europe.

L'AFP avait aussi interviewé des familles des soldats colombiens venus se battre en Ukraine pour percevoir 3000 dollars par mois, soit près de dix fois le salaire d'un soldat colombien, mais aussi sortir des quartier minés par «les gangs». (sia/afp)

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