En Russie, les attaques de drones se multiplient. Dans plusieurs régions, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière ukrainienne, les autorités signalent des explosions. Les infrastructures pétrolières semblent être visées. On signale également des attaques à l'aide de ces armes volantes sans pilote près de la frontière ukrainienne. Ce que l'on sait jusqu'à présent:
Samedi matin, le gouverneur de la région russe de Pskov a fait une annonce via le service de messagerie Telegram: une explosion s'est produite et un bâtiment administratif d'un oléoduc a été endommagé près du village de Litvinovo. Personne n'a été blessé. Un peu plus tard, l'information est tombée: deux drones auraient attaqué le bâtiment.
Selon les informations du canal Telegram «Basa», connu pour ses bons contacts avec les forces de sécurité russes, l'attaque présumée de drone visait la station de pompage de pétrole de l'opérateur d'oléoduc russe Transneft à Pskov.
A midi, le journal russe Kommersant a rapporté, en se basant sur des informations parues dans les médias sociaux, que deux drones avaient attaqué l'oléoduc Droujba dans la région de Tver. Le conseil municipal de la localité d'Erochino a fait savoir qu'un drone s'était écrasé à proximité. La chaîne Telegram «Basa» a indiqué que les drones avaient attaqué une station d'approvisionnement de Droujba.
L'oléoduc Droujba est l'un des plus grands du monde et fournissait du pétrole russe à une grande partie de l'Europe centrale, dont l'Allemagne. Suite à la guerre en Ukraine, l'Allemagne a cessé de s'approvisionner en pétrole russe.
Dimanche matin, les autorités russes ont annoncé que la défense aérienne avait intercepté dans la nuit plusieurs drones qui se dirigeaient vers la raffinerie de pétrole d'Ilksi, dans la région de Krasnodar. «Tous ont été neutralisés, l'infrastructure du site n'a pas été endommagée», annoncent sur Telegram des membres des services d'urgence de la région.
Il n'a pas été possible de vérifier ces informations de manière indépendante.
La région de Pskov est située à la frontière avec la Biélorussie, l'Estonie et la Lettonie. Selon le gouverneur, l'attaque a eu lieu près du village de Litvinovo, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la Biélorussie. La région de Tver est située au nord-ouest de la Russie, au nord de Moscou, et est limitrophe de la région de Pskov. Erochino se trouve à environ 500 kilomètres de la frontière ukrainienne. Aucune de ces régions n'est frontalière avec l'Ukraine.
La région de Krasnodar, en revanche, est bordée au sud-ouest par la mer Noire et au nord-est par la mer d'Azov, qui est reliée à la mer Noire par le détroit de Kertch. Elle s'étend jusqu'à la Crimée, annexée par la Russie.
Le canal Telegram «Basa» rapporte qu'une attaque de drone a également eu lieu dans la région frontalière de Belgorod dans la nuit de vendredi à samedi. Depuis le début de la semaine, des combats y opposent des milices ukrainiennes à l'armée russe. L'attaque aurait visé des bâtiments dans le village de Maïski, qui est également utilisé par le ministère russe de l'Intérieur. Deux engins explosifs ont été largués. Un peu plus tard, une centrale thermique a également été attaquée à Belgorod.
Dans la région frontalière de Briansk, un drone kamikaze aurait tué deux soldats russes. Une voiture qui appartenait, selon les médias russes, à l'armée russe, aurait été touchée.
A Pskov et Briansk, il s'agissait probablement de drones kamikazes, rapporte le canal Telegram «Basa». Concernant les attaques dans les régions de Belgorod, Krasnodar et Tver, aucune autre information sur le type de drones utilisés n'était disponible dans un premier temps.
Les drones kamikazes sont utilisés par les deux camps. Il s'agit d'armes sans pilote qui peuvent voler pendant un certain temps, puis se précipitent sur leur cible et explosent.
La raffinerie de pétrole Ilski à Krasnodar a déjà été attaquée à plusieurs reprises ce mois-ci. Début mai, un entrepôt de carburant puis un réservoir ont pris feu après que quatre drones se soient écrasés sur le site. Les autorités russes ont accusé l'Ukraine d'être responsable de l'attaque.
Des attaques de drones auraient également eu lieu vendredi, touchant un immeuble de bureaux et un immeuble d'habitation.
La plus grande attaque de drones a probablement eu lieu en décembre, lorsque trois soldats sont morts après une attaque de drones sur la base aérienne militaire russe Engels 2.
La Russie tient l'Ukraine pour responsable. Samedi midi, l'agence de presse étatique RIA a cité le ministère russe de la Défense: selon ce dernier, douze drones auraient été abattus au cours des 24 heures précédentes. Deux missiles britanniques à longue portée de type Storm Shadow ainsi que plusieurs missiles Himars et Harm à courte portée fabriqués par les Etats-Unis ont également été tirés.
De son côté, l'Ukraine nie avoir attaqué le cœur du territoire russe. La contre-offensive ukrainienne attendue a, cependant, déjà commencé, selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak. A la télévision italienne, le proche collaborateur du président ukrainien Volodymyr Zelensky a explicitement parlé d'actions en territoire ukrainien et en territoire occupé par la Russie. «Il s'agit d'une guerre intense le long d'une frontière de 1500 kilomètres», a déclaré Podoliak selon la traduction italienne.
(Traduit et adapté par Nicolas Varin)