Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit craindre un «nouveau Tchernobyl», lors d'une rencontre à Lviv avec Volodymyr Zelensky. Le secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU) Antonio Guterres, également présent, a lui aussi exprimé ses inquiétudes:
Se disant «gravement préoccupé» par la situation dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, le dirigeant onusien a appelé à ne pas l'utiliser «pour quelque opération militaire que ce soit».
Occupée depuis début mars, cette centrale dans le sud du pays est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.
Le président ukrainien a estimé que la visite à Lviv de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan était un «message puissant de soutien» pour son pays.
Le président ukrainien a exclu toute négociation de paix avec Moscou sans le retrait préalable des troupes russes du territoire de l'Ukraine:
Dans la matinée, l'armée russe a assuré n'avoir pas déployé d'«armes lourdes» dans et autour de la centrale de Zaporijjia, contrairement à ce qu'affirme Kiev.
L'Ukraine reproche également à la Russie d'utiliser la centrale comme base de tir sur les positions ukrainiennes, ce que Moscou dément.
A l'inverse, la Russie dit que les militaires ukrainiens veulent tirer avec leur artillerie sur la centrale pour ensuite l'accuser d'avoir causé un accident nucléaire.
De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé sur Twitter que le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Rafael Grossi, lui a dit être «prêt» à se rendre à la centrale à la tête d'une délégation. La veille, le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), Jens Stoltenberg, avait jugé «urgent» une telle inspection de l'Aiea.
Les combats se poursuivent pendant ce temps dans la région de Kharkiv (nord-est), où les Ukrainiens ont accusé les Russes d'avoir bombardé des quartiers d'habitation, y faisant six morts jeudi, après treize la veille au soir, et des dizaines de blessés au total.
Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, cette cité, la deuxième plus grande d'Ukraine, est régulièrement pilonnée par les soldats russes, qui n'ont jamais réussi à s'en emparer. Des centaines de civils ont été tués dans cette région, selon les autorités.
La rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres intervient sur fond de multiplication des tractations pour permettre la reprise des exportations de céréales d'Ukraine, un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux.
Antonio Guterres a promis jeudi que son organisation allait s'efforcer «d'intensifier» les exportations de céréales ukrainiennes avant l'arrivée de l'hiver, celles-ci étant cruciales pour l'approvisionnement alimentaire de nombreux pays d'Afrique.
Elles ont été bloquées pendant plusieurs mois à la suite de l'invasion russe, faisant planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale.
En juillet, un accord signé par la Russie et l'Ukraine, et validé par les Nations unies et la Turquie, a permis de reprendre ces exportations. Erdogan, qui se pose en médiateur sur ce sujet, est allé début août en parler en Russie avec Vladimir Poutine.
Un premier navire humanitaire affrété par l'ONU, chargé de 23 000 tonnes de blé, a quitté mardi l'Ukraine, en direction de l'Ethiopie. Jeudi, un bâtiment chargé de céréales a appareillé, le 25e depuis la signature de l'accord, ont annoncé les autorités portuaires ukrainiennes:
Un navire russe transportant des céréales ukrainiennes volées est toutefois arrivé en Syrie, a affirmé jeudi l'ambassade d'Ukraine au Liban, après que plusieurs céréaliers ont fait polémique en accostant dans le pays en guerre. (ats/jch)