A vous qui revendiquez la noblesse de votre cause à coups de boîte de tomates et de colle pour les mains.
Je n'avais jamais rechigné à vous servir de porte-parole dévouée. Avertir les automobilistes de votre prochain blocage d'autoroute ou décrocher le téléphone pour qu'un psy m'explique votre éco-anxiété. Cela fait partie de mon devoir. C'est mon job, quoi.
Ce vendredi, en balançant de la soupe sur le patrimoine culturel de l'humanité, souillant une œuvre d'art de la National Gallery ô combien plus importante que vous et moi, vous avez cassé quelque chose. Et pas seulement l'ambiance et le cadre de ces «Tournesols».
Je sais bien qu'au fond, c'est ce que vous recherchez: faire monter en nous ce hurlement de détresse et ces larmes de rage. Je suis consciente que publier cet article, c'est vous offrir ce que vous désirez: de l'audience gratuite.
Chers activistes climatiques, vous pensez peut-être que le contenu de ces boîtes de conserve à deux balles, étalé sur une œuvre qui en vaut 84 millions, convaincront un gouvernement d'interrompre un nouveau projet pétrolier. Je laisse à Liz Truss le soin d'en décider.
Pour ma part, j'ai une conviction: vos actes me donnent plus envie d'aller bouffer les tournesols, pissenlits et autres végétaux par la racine avec Van Gogh... que de tenter de sauver le monde à vos côtés.