Lors d'une «attaque préventive» menée par les forces de sécurité israéliennes contre le Djihad islamique, 15 combattants ont été tués à Gaza, a estimé après une première série de raids un porte-parole militaire israélien, Richard Hecht.
Il a précisé que l'Etat hébreu s'attendait à des tirs de roquettes depuis Gaza vers le centre du pays. Un peu plus tard, le Djihad islamique dit avoir tiré 100 roquettes de Gaza vers Israël. En soirée, l'armée a annoncé poursuivre ses frappes, notamment à l'est de la ville de Gaza, selon des témoins.
Le Djihad islamique, organisation considérée comme terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, a confirmé la mort d'un de ses chefs, Tayssir Al-Jabari. Le ministère de la Santé à Gaza a de son coté fait état de dix morts, «dont une fillette de cinq ans», et de 55 blessés.
A Gaza, des journalistes de l'AFP ont vu des blessés être évacués par les services de secours, des pompiers s'activer pour éteindre des incendies et des habitants se presser dans des morgues.
«L'ennemi sioniste a commencé cette agression et doit s'attendre à ce que nous nous battions sans relâche. Il n'y aura aucune trêve après ce bombardement», a déclaré le secrétaire général du Djihad islamique, Ziad al-Nakhala, dans un entretien avec la télévision libanaise Al-Mayadeen, à Téhéran, la capitale iranienne.
Des centaines de personnes ont assisté en soirée à Gaza aux funérailles de Tayssir Al-Jabari.
Ces raids sur le territoire de 2.3 millions d'habitants, sous blocus israélien, surviennent après l'arrestation lundi d'un chef du Djihad islamique en Cisjordanie occupée, Bassem Saadi.
Depuis, les autorités israéliennes craignaient des attaques en représailles en provenance de Gaza, enclave contrôlée par les islamistes du Hamas et où le Djihad islamique est bien implanté. L'armée avait déployé des renforts dans la zone adjacente au territoire palestinien, dont des chars, des routes avaient été bloquées et des trains supprimés.
Le premier ministre israélien Yaïr Lapid a lui assuré que les forces de sécurité agiraient «contre les terroristes du Jihad islamique pour éliminer la menace qu'ils posent aux citoyens d'Israël».
A Ramallah en Cisjordanie, la présidence palestinienne, a condamné «l'agression israélienne» et tenu l'Etat hébreu pour responsable de la «dangereuse escalade».
L'armée israélienne avait ordonné mardi la fermeture des passages frontaliers, contraignant des milliers de Gazaouis, titulaires de permis de travail en Israël, à rester chez eux. Cette fermeture a ralenti la livraison de diesel, nécessaire pour alimenter la centrale électrique de Gaza. Cette unique centrale risque de fermer en raison d'un manque de carburant, avait alerté jeudi son directeur.
Environ 50 personnes quittant normalement quotidiennement l'enclave pour des soins, ont également été affectées, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
(sda/ats/afp/acu)