L'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a toutefois estimé que ce chiffre de 441 décès est en deçà de la réalité. «Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains que ces décès n'aient été normalisés», a-t-elle averti.
«Pendant le week-end de Pâques, 3000 migrants ont atteint l'Italie, ce qui porte le nombre total d'arrivées depuis le début de l'année à 31 192 personnes», a déclaré l'organisation.
L'OIM a précisé que les retards dans les opérations de recherche et de sauvetage (SAR) ont été un facteur déterminant dans au moins six incidents depuis le début de l'année, entraînant la mort d'au moins 127 personnes sur les 441 autres.
«L'absence totale de réponse au cours d'une septième opération de sauvetage a coûté la vie à au moins 73 migrants» toujours inclus dans ce même décompte, a déclaré l'OIM dans un communiqué, ajoutant que les efforts de recherche et de sauvetage des organisations non gouvernementales ont nettement diminué au cours des derniers mois.
Le projet «Migrants disparus» de l'agence des Nations unies enquête aussi sur plusieurs cas de bateaux portés disparus, où il n'y a aucune trace de survivants, de débris et où aucune opération de recherche et de sauvetage n'a été menée. Quelque 300 personnes à bord de ces bateaux sont toujours portées disparues, a indiqué l'OIM.
«Sauver des vies en mer est une obligation légale pour les Etats», a souligné le chef l'OIM, Antonio Vitorino. «Nous avons besoin d'une coordination proactive des Etats dans les efforts de recherche et de sauvetage. Guidés par l'esprit de partage des responsabilités et de solidarité, nous appelons les Etats à travailler ensemble et à s'efforcer de réduire les pertes en vies humaines le long des routes migratoires.» (ats)