Souvenez-vous: en octobre 2020, Sophie Pétronin était libérée et regagnait la Suisse, en échange de la libération de 200 djihadistes. Cinq mois après sa libération, l'ancienne humanitaire de 76 ans a rejoint discrètement le Mali, contre l'avis des autorités françaises et maliennes.
Son retour était resté secret jusqu'à présent.
Dans un message diffusé le 29 octobre à ses unités, la gendarmerie malienne a appelé à «rechercher très activement» Sophie Pétronin. «En cas de découverte», les unités ont été sommées de «l'appréhender et la conduire sous bonne escorte».
Les autorités maliennes sont à la recherche de Sophie Petronin, ex otage d’#Aqmi, convertie à l’islam lors de sa détention par les djihadistes #Mali pic.twitter.com/k8KiZHaqth
— Baba Ahmed (@Baba_A_) October 29, 2021
Selon Radio France internationale (RFI), Sophie Pétronin n’a pas supporté son retour de captivité à Porrentruy, dans le Jura. Le froid, l’humidité et sa maigre pension de retraite française de 750 euros (790 francs) lui ont donné le sentiment d’être passée d’une détention à une autre. Elle évoque plusieurs fois la possibilité de mettre fin à ses jours.
Sophie Pétronin était très impliquée au Mali depuis 25 ans. Sa fille adoptive, laissée sur place, lui manque. Les deux femmes ont été séparées le 24 décembre 2016, lors de l’enlèvement de Sophie Pétronin par un groupe de djihadistes affilié à Al-Qaida.
Selon Le Temps, l'ancienne humanitaire aurait fait plusieurs demandes de visas en Suisse et en France, en vain. Elles ont toutes été bloquées.
En avril, Sophie Pétronin trouve la parade: elle part au Sénégal «en vacances», pays qui ne nécessite pas de visa, avant de passer la frontière par la route.
Depuis plus de sept mois, Sophie Pétronin vit donc à Bamako auprès de sa fille adoptive.
Elle a été signalée dans la région de Sikasso, près de la frontière avec le Burkina et la Côte d'Ivoire.
La zone est clairement indiquée en rouge selon le site du ministère des Affaires étrangères français: «Il est rappelé que les risques d'attentat et d'enlèvement dans les zones classées en rouge sont particulièrement élevés», mentionne le Quai d'Orsay sur sa page dédiée au Mali. «Tout projet de déplacement dans [les zones rouges] est à exclure formellement.»
Ses proches, eux, assurent à RFI que Sophie Pétronin ne s'est jamais éloignée de Bamako et n'expliquent pas ce soudain message de la gendarmerie. (mbr)