La reine est morte, vive le roi! Le prince Charles, 73 ans, succède à sa génitrice sur le trône d'Angleterre. Comme le veut la coutume, il a dû se choisir un nouveau nom de règne: ce sera Charles III. Un choix logique, vous allez me dire.
En fait, pas tant que ça. Si le nouveau monarque a imité Elizabeth en choisissant son premier prénom, Charles Philip Arthur George Windsor aurait pu choisir un autre de ses quatre prénoms, ou tout bêtement, suivre la tradition familiale en optant pour George - et devenir George VII. Ah, les joies des subtilités de la Couronne...
Selon un article du Times publié en 2005, le choix de Charles s'est avéré ardu: fallait-il opter pour «George», le nom son grand-père, figure royale bien-aimée et respectée? Ou garder le patronyme de «Charles», entaché d'une bien sinistre réputation?
«Le nom de Charles est teinté de tristesse», confiait au Times un «ami de confiance» du prince. Le nom serait carrément considéré comme «ensorcelé» dans certains cercles de la royauté. Propos démentis quelques jours plus tard par une autre source anonyme, interrogée par le Guardian. L'indiscret prédisait que le prince opterait pour Charles, au moment venu. L'Histoire lui a donné raison.
Charles avait pourtant de bonnes raisons de jeter son prénom dans les oubliettes de l'Histoire. C'est quasiment le sort connu par ses prédécesseurs, nous avons nommé: Charles Ier et Charles II. 👇
Né en 1600, cet enfant «fragile et maladif» (ce n'était pas de bon augure) accède au trône à l'âge de douze ans, lorsque son frangin meurt d'une fièvre typhoïde (on a vu plus joyeux, comme début de règne).
Ce n'était que le début des problèmes: entre une guerre de Trente Ans, une flopée de conflits religieux et de crises économiques à répétition, le mandat politique de Charles 1er est loin d'être une partie de plaisir. Finalement, après avoir plongé sa nation dans une violente guerre civile, Charles reste gravé dans l'Histoire comme le seul monarque anglais à avoir été décapité.
Après avoir passé près de dix ans en exil, le fringuant Charles II et sa perruque affriolante montent sur le trône à la chute/mort d'Oliver Cromwell. Malheureusement, il ne se révèle pas bien meilleur souverain que son paternel. Charles 2.0 restera surtout dans les annales pour avoir engendré près de treize enfants illégitimes avec ses nombreuses maîtresses - mais zéro avec sa femme, Catherine de Bragance.
Bien qu'il ne finisse pas décapité, la fin de Charles II n'est pas joyeuse non plus. Victime d'une attaque à l'âge de 54 ans, il meurt quatre jours plus tard, malgré (ou à cause) des traitements subis, parmi lesquels saignées, purges et ventouses. Great!
Bref, il ne reste plus qu'à souhaiter à Charles III un règne un peu plus sympa que celui de ses homonymes. Vive le roi!