C'est un chamboulement du modèle des plateformes numériques au Royaume-Uni. Le géant américain de réservation de chauffeurs vient d'annoncer que l'ensemble de ses plus de 70 000 chauffeurs dans le pays bénéficieront de ces avantages. Il s'agit d'un profond changement pour Uber dont les conducteurs étaient jusqu'à présent des travailleurs indépendants.
La loi britannique distingue le statut de travailleurs , qui peut recevoir le salaire minimum et d'autres avantages, de celui de salariés au sens strict, qui bénéficient d'un contrat de travail en bonne et due forme.
Le salaire minimum est de 8,72 livres (11,22 francs) de l'heure au Royaume-Uni, et doit passer à 8,91 livres (11,46 francs) en avril. Un chauffeur Uber gagne plus que cette somme en moyenne, soit 17 livres (21 francs) à Londres et 14 livres (18 francs) dans le reste du pays.
Uber ne dévoile pas le coût de ces mesures, qui devrait peser un peu plus sur de fragiles finances d'une société pas encore rentable et dans une mauvaise passe avec les restrictions sanitaires. Le groupe devrait absorber une partie du coût car il peut difficilement augmenter ses tarifs, notamment à Londres où la concurrence est vive.
Our statement on Uber pay offer. pic.twitter.com/hTDqBE8Wn3
— ADCU (@ADCUnion) March 16, 2021
Le directeur général de Uber, Dara Khosrowshahi, a proposé en février une série de propositions aux gouvernements et syndicats en Europe. L'objectif est de garantir une rémunération transparente et juste aux chauffeurs et de leur offrir plus d'avantages. Uber souhaite répliquer en Europe ce qu'elle a proposé en Californie, à savoir des conducteurs indépendants, mais qui reçoivent des compensations.
Reste à savoir si l'annonce d'Uber aura des conséquences sur les autres plateformes numériques au Royaume-Uni qui sont les symboles d'emplois précaires et peu payés.
L'application de livraison alimentaire Deliveroo, notamment, attend la décision de la Cour d'appel de Londres pour savoir s'ils peuvent bénéficier d'une convention collective afin d'avoir de meilleures conditions de travail. (ats/afp)