Plus de dix ans après le début de l'affaire, le verdict est tombé: les laboratoires Servier sont reconnus coupables de «tromperie aggravée» et d'«homicides et blessures involontaires», dans le procès de l'affaire du Mediator.
Il s'agit de l'un des pires scandales sanitaires en France: mis sur le marché en 1976 pour le traitement du diabète mais largement prescrit comme coupe-faim ensuite, ce médicament a causé des centaines de décès.
Les laboratoires qui fabriquaient le Mediator devront verser en outre des dizaines de millions d'euros aux parties civiles en réparation des préjudices subis.
Plusieurs dizaines de parties civiles - sur les plus de 6500 constituées à l'occasion de ce procès «hors norme» - assistaient à la lecture du jugement, qu'elles ont souhaité «exemplaire». A leurs côtés se trouvait la pneumologue Irène Frachon, qui a révélé cette affaire au grand public.
Le tribunal a considéré que les laboratoires Servier avaient sciemment dissimulé les propriétés anorexigènes (coupe-faim) et les dangereux effets secondaires de ce médicament, utilisé par 5 millions de personnes jusqu'à son retrait du marché en 2009.
Quatre anciens cadres et experts des autorités de santé accusés de «conflits d'intérêts» avec Servier ont par ailleurs été condamnés à de la prison avec sursis et des amendes. (ats)